Un balai entre les ... ♫ [Pv :: Shiori :3]

Plum, ayant un fort caractère a eu le renvoie qu'elle attendait, le supplice que chaque étudiant hait, devoir faire le ménage dans les locaux de l'établissement. En même temps, elle l'avait cherché. Insulter la directrice parce qu'elle n'aime pas comment la jeune fille est habillée c'est un fait. Disons qu'elle a eu de la chance, à ne pas se faire renvoyer définitivement. Ca l'aurait embêté un peu plus au niveau des études surtout qu'elle n'est pas très douée en maths et que les examens d'entrés pour une faculté, la partie scientifique compte. Comme quoi, cette fille a tous les malheurs du monde ? Pour l'instant elle se résulte à devoir ranger le local, et à trouver le fameux balai, ce balai qu'on ne trouve jamais, et dès qu'on croit qu'il est à l'endroit où on pense, et bien non il fait une esquive et on se le reçoit soit sur la tête, soit dans les fesses.

Elle le chercha dans tous les recoins possibles, voir même sous la lessive qui était périmée depuis cinq ans. A croire que personne ne passait sa vie ici. Comment faisait cet internat pour rester propre ? Il y a de la magie ou quoi ? Plum pourrait bien s'amuser avec la magie si jamais ça pouvait exister, surtout la magie noire, ça lui correspond plus. Ca y'est, elle était perdue dans ses pensées, oubliant le vrai but qui l'amenait dans ce coin lugubre. Elle commença à jouer avec le matériel, faire tourner les machines à laver, en gros : foutre le bordel, comme elle sait si bien le faire.

Elle se gratta la tête et transpira légèrement avant même d'avoir commencé, en cherchant elle en oubliait presque que la machine à laver venait de s'emballer et a causé une grande inondation qui a forcément, inondée la buanderie.

Nul. Nul. Pourrit. Lamentable. Absolument atroce. C'est une blague... ?

Shiori poussa un lourd soupir de mécontement après avoir feuilleté les bouquins sur la psychologie du bonheur, sur la cuisine ou encore sur les premiers pas vers l'âge adulte que ses parents avaient subtilement - mais tout est relatif - glissé dans ses bagages avant qu'elle ne quitte son chez-soi pour de bon. Ses géniteurs avaient cru bon de lui refiler des livres tout à fait inutile dont elle ne se servirait pas, de toute évidence, par précaution si jamais quelque chose se passait du genre : une grosse crise de dépression, l'explosion inopinée de la cafétériat de l'école et de sa nourriture, un problème de compréhension des « grandes personnes ». C'était d'un ridicule sidérant. La seule raison pour laquelle ces recueils se retrouvaient présentement entre ses mains était qu'elle se cherchait une lecture ne serait-ce qu'un peu, un minimum intéressante pour l'attente que lui causerait le lavage de ses vêtements. Étant donné qu'elle avait sans cesse repoussé le moment où elle devrait s'occuper de laver ses vêtements - la pile sale s'entassant en une montagne de vêtements à nettoyer -, voyant l'énorme paquet de lingerie qu'elle aurait à passer dans la machine, elle se sentait obligée d'au moins prendre quelque chose pour s'occuper.

Après maintes reprises, elle grommela et saisit le journal - qu'elle glissa nonchalement sous son bras - sur sa table de chevet, dans lequel les mots croisés et les mots cachés seraient au moins un brin divertissants. Ce faisant, elle pris au passage sa paire de lunettes et sa tasse de café, jetant sur son épaule libre le lourd sac à dos rempli d'habits à récurer. Elle aurait pu tout aussi bien prendre sa valise à roulettes, qui aurait parfaitement pu bien faire l'affaire, mais étant donné qu'elle avait des marches à grimper, elle avait opté pour une solution entièrement différente et tout aussi simple.

La jeune fille traversa rapidement les couloirs de l'édifice et monta les escaliers sans ralentir la cadence, ne désirant par-dessus tout que de se débarasser de cette tâche embêtante qui lui pompait son temps. C'est avec une stupéfaction rare qu'elle ralentit brusquement le pas à quelques mètres de la salle, où la voix cristalline d'une fille - qui ne pouvait appartenir à celle d'un homme - s'élevait avec colère.

« ... que c'est marrant d'être méchante, si seulement quelqu'un pouvait se défier à moi, même juste me tenir tête au moins une fois, je ne m'ennuierai pas dans ce monde et sur cette planète que l'on appelle Terre avec des petits parasites ressemblant fortement à des humains qui souillent cette Terre un peu plus. Qu'est-ce que c'est con un être vivant, heureusement que j'ai le goût du crime dans mes veines, sinon c'est moi qui y serais passée, à coup sûr... »

Shiori haussa un sourcil, réprimant un rire amusé face à d'aussi comiques, mais distrayants propos.

« Enfin bref, j'ai un internat touuuuuuuuuuuut entier à nettoyer TOUTE SEULE, et ça m'énerve encore plus. Un jour c'est sûr, j'tuerai la directrice, genre quand j'aurais le double de mon premier crime que j'ai commis à quatorze ans, c'est à dire vingt-huit. Loin quand même... Bref je m'égare... Balai, balai, où te caches-tu ?... Allez j'ai pas le temps de jouer moi... »

L'étudiante avança jusqu'à ce qu'elle soit visible dans le cadre de la porte et, passant de surprise en surprise, elle vit dans la minuscule salle une individue aux cheveux cramoisis et aux oreilles de chat qui, ruminant toute seule, cherchait obstinément quelque chose. Ce qu'elle tentait de trouver n'intéressait nullement Shiori qui, suivant le spectacle des yeux, peinait à ne pas éclater de rire devant un tel tableau.

Éventuellement, la machine a lavée qui fonctionnait pour on-ne-sait-quelle-raison finit par provoquer un gâchi, innondant le sol de son eau savonneuse. Le dégât était plutôt catastrophique en soi, mais Shiori ne pouvait s'empêcher tordant.

« Oups. C'est trop bête. »

L'inconnue n'avait cependant pas l'air peu fière de son coup, tandis que sur son visage s'étalait un sourire satisfait presque malsain.

« Maintenant tu n'as plus qu'à nettoyer tout ça. »

Shiori porta son café encore chaud à ses lèvres et avala une simple gorgée, jaugeant l'apparente neko de la tête aux pieds. Ses yeux étaient d'une couleur assez unique en son genre et elle avait un corps à en faire baver n'importe quel homme dépendant des plaisirs charnels, qui ne pensait non pas avec sa tête, mais qu'avec son sexe. Un rictus narquois et amusé traversa le visage de la nouvelle arrivante, tandis qu'elle retirait son journal de sous son bras et le dépliait d'un geste brusque et sec, s'avançant précautioneusement - pour ne pas tomber - dans la salle. Elle s'asseya sur le banc qui siégeait au milieu de la salle et déposa son sac par terre, feignant être absorbée par les divers articles de son bout de papier sur l'actualité alors qu'elle glissait, sur le bout de son nez fin, ses lunettes rectangulaires.

« Tu m'le diras quand t'auras terminé, j'pourrai faire c'que j'ai à faire. »

La jeune fille croisa les jambes et n'ajouta rien d'autre, se fichant bien de la mauvaise impression qu'elle pouvait bien laisser à l'inconnue.

Pendant sa recherche pour un balai perdu elle vit une intrus, et en plus ? Elle lui donnait des ordres ! Genre, Plum nettoyer ce qu'elle venait de faire ? Et puis quoi encore, elle devrait se mettre à quatre pattes devant cette pauvre fille ? Pour qui elle se prenait elle ? Plum était là bien avant elle avait donc le droit de faire ce qu'elle voulait.

-Hum, excuses moi mais, je cherche juste un balai vois-tu ? Je m'en fous s'il y a une inondation, c'est pas moi qui veut laver mon linge sale, alors tu te débrouilles moi j'ai tout un internat à nettoyer, je ne vois pas en quoi je devrais perdre mon temps pour toi., dit-elle en croisant les bras.

Elle la scruta longuement, l'analysa dans la tête et fit un développement final. Il se tenait devant elle, une fille qui n'a pas eu de chance niveau croissance, on dirait une gamine mais elle fait bien plus mature que son âge, elle devrait tourner dans le seize, dix-sept. Une poitrine beaucoup moins extravagante que la petite neko mais un corps plus fin et plus blanc que le sien avec quelques tâches roses causées par les rougissements de cette personne, ça devait être naturel, car Plum ne faisait pas rougir grand monde.

Elle vit que la jeune fille avait décidé que ce serait la rousse qui devrait nettoyer toute cette pagaille, et elle le montra clairement en allant s'asseoir et en lisant son journal. Pendant quelques secondes on aurait dit un grand père en train de consulter les nouvelles. En tout cas, elle a du culot. Ca faisait bien longtemps que Plum n'avait vu ce genre de spécimen, au moins celui là c'est un beau spécimen, peu utile car il est très insociable et plutôt snobe, mais ça représentait un tout petit peu le caractère de mademoiselle.

Plum se baissa et fouilla dans les affaires pour enfin trouver le balai qu'elle attendait. Elle prit en accompagnement une serpillère pour enfin terminer le parcours devant la jeune fille.

-Tiens je t'ai trouvé les instruments, maintenant débrouille-toi et m'énerve pas, y'a déjà la directrice qui m'a foutu les nerfs alors si toi tu continues, ça ne va pas le faire du tout.

La neko prit un autre balai et commença à partir de la buanderie qui était devenu une usine à problèmes, laissant seule la jeune fille dont elle ne connaissait pas le nom. Elle s'arrêta net, se retourna et la regarda en penchant la tête.

-Au fait, moi c'est Plum Seven, jeune héritière d'un clan, et toi tu es ?

Elle joua avec son balai en même temps en le faisant valser dans chaque main.

Bla bla bla. Cette fille était un vrai moulin à paroles, nul doute sur ce fait. Shiori ne fit qu'ignorer les propos beaucoup trop bavards de la rouquine qui cherchait à lui rabattre le clapet. Parallèlement l'inconnue croisa les bras en la toisant de la tête aux pieds, prenant pour la première fois en considération le physique de son interlocutrice. Shiori ne dit rien, nullement dérangée par ce petit examen inévitable, prétextant s'être intéressée à un article en particulier sur la nouvelle fuite de pétrole - assez catastrophique en soi - au Golf du Mexique, qui avait déversée son produit toxique dans l'eau où étaient abrités énormément d'organismes marins qui en subiraient gravement les conséquences. Ce genre d'événement en soi ne lui faisait pas grand chose, mais elle ne perdait rien à lire cette rubrique, qui de toute façon y passerait lorsqu'elle commencerait à nettoyer sa pile de vêtements.

La jeune fille aux cheveux rouges vint se poster devant elle en lui tendant une serpillière, ayant clairement trouvé ce qu'elle cherchait.

« Tiens je t'ai trouvé les instruments, maintenant débrouille-toi et m'énerve pas, y'a déjà la directrice qui m'a foutu les nerfs alors si toi tu continues, ça ne va pas le faire du tout. »

Shiori abaissa son journal et fixa le torchon un moment, dans un parfait silence, avant de reprendre sa lecture, nullement intéressée à prendre l'objet. L'autre le laissa éventuellement là, se dirigeant vers la porte de la salle, balai en main. Cependant, contre toute attente, elle ne sortie pas ; elle s'interrompit dans son élan et se retourna vers la jeune fille aux cheveux d'ébène en inclinant légèrement la tête. Elle se présenta comme étant « Plum Seven, jeune héritière d'un (quelconque) clan », s'amusant avec l'objet cylindrique qui occupait ses mains. Shiori ne pipa mot, refermant lentement son journal pour le poser à côté d'elle, avec sa paire de lunettes, et s'abreuver une nouvelle fois de son café déjà tiède. Non, au lieu de parler et se présenter, elle pris la serpillière, se releva et s'approcha de l'inconnue pour le déposer devant elle, laissant le manche s'adosser sur l'épaule de la rouquine.

« Si tu as tout l'internat à nettoyer, je suppose que c'est de fond en comble, alors peut-être devrais-tu commencer par les dégâts que tu causes. »

Si les dires de cette atrabilaire était vrais, alors ceux de Shiori ne pouvait qu'en être tout aussi exacts ; aussi ne nettoyerait-elle jamais cette salle et préfèrerait-elle partir dans une autre buanderie - bien que les autres soient en dehors de l'école et donc, loins - que de le faire, beaucoup trop apathique pour ce genre de choses à l'idée d'éponger les maladresses d'un ou d'une autre. Il faut dire, d'ailleurs, que la jeune fille était une personne plutôt égocentrique qui se faufilait par les chemins les plus aisés pour elle, bien qu'ils puissent être ardus pour les autres, et qui adorait justement compliquer la tâche à ses semblables. Pour l'instant, la rouquine non peu séduisante qui se dressait fièrement en face d'elle était le parfait sujet, facilement provoquée, narquoise et agacée en moins de deux, et Shiori s'en lècherait moqueusement les doigts, s'amusant à la traîner un peu partout par le bout du nez, comme toutes ses autres victimes. Ignoble ? Peut-être. Mais qu'est-ce qu'elle s'en fichait... Elle n'en n'était pas pour autant inhumaine et comme tout le monde, elle avait ses petits plaisirs coupables.

Shiori retourna s'asseoir, laissant la serpillière reposer paresseusement sur l'épaule de la dénommée Plum et la défia d'un air amusé, croisant les jambes, attendant qu'elle s'exécute et s'occupe de son innondation d'eau, qui recouvrait le plancher d'une flaque glissante de liquide transparent.

Ce que cette fille était gonflée, elle avait vraiment l'air d'une snobe, elle ne connaissait pas son histoire et s'en fichait éperdument d'ailleurs. tout ce qu'elle voyait, c'était une fille qui lunchait Plum, et qui voulait qu'elle répare ses bêtises, sauf que non, tous sauf elle, pourrait le faire. Elle n'est pas la bonne à tout faire. Elle osa mettre la serviette sur l'épaule de la rousse, et d'un air provocateur, elle se rassit en croisant les jambes. Cet air elle le détestait, elle devait sûrement être une grande manipulatrice pour savoir ce qui énervait les gens ou non, tout comme était Plum. En deux temps trois mouvements elle prit le torchon dans ses mains, le laissant tomber, comme une vulgaire feuille morte qui s'écrasait sur le sol, et le poussa du pied jusqu'à ce que cela arrive à ceux de la jeune fille.

-J'ai hésité à te la balancer dans ta tête mais j'me suis dit que tu faisais déjà peine à voir avec ton linge sale, d'ailleurs tu laves jamais tes affaires ?

Elle sourit, et ne lui laissa pas le temps de répondre, qu'elle s'empressa d'empoigner ce qui la bloquait pour sortir de ce trou à rat. Mais un problème de dernière minute survenu. La porte ne s'ouvrait pas, le verrou était encore bloqué. Elle soupira et regarda la jeune fille en tournant un peu la tête et en baissant les oreilles.

-Sorry chérie, on est enfermées. Alors soit tu me supportes et on fait à deux le ménage et après tu fais ta lessive tranquille pendant que moi je cherche un moyen de sortir, soit tu restes assise à boire ton café et à lire ton bout de PQ et moi je range juste le matériel dans cette buanderie, sans m'occuper de cette inondation.

Elle se cala contre la porte, un pied collé contre celle-ci, les bras joints, la regardant en faisant légèrement la moue pour dire "Tu vas te décider oui ?", et quelques fois la quittant des yeux pour scruter la pièce, soupirant en voyant qu'il y avait du bordel et des toiles d'araignées. C'était bien un dépotoir qui n'a jamais été lavée, on se demanderait presque si il y a des employés chargés du ménage dans cet internat, il craint en fait.

-Enfin bref, je t'ennuie sûrement.

Elle soupira encore une fois, comme si c'était une habitude, ou même une façon de dire "J'existe, je respire.", et recommença à jouer avec son balai, ne sachant pas comment parler au spécimen qui se tenait devant elle. Elle aussi devait doter d'un fort caractère, c'est ça qui l'intimidait un peu. Mais peut-être qu'au bout de temps elle pourrait être docile ? Ce serait plutôt marrant.