Une rue en ville [Pv Akiyuki & Ezekiel]

Ils marchèrent un long moment avant qu'Ezakiel entame un semblant de discussion. Il commença par une question toute simple mais qui avait son importance ! En effet, à part leurs prénoms échangés, quelques connaissances de leur ambitions et les raisons qui leurs firent décider de faire une collocation, les deux jeunes gens ne savaient pas grand chose l'un sur l'autre. Il lui demandait alors son age. Akiyuki venait d'entrer en dernière année de lycée, cela lui faisait donc maintenant 17 ans.

" J'ai 17 ans et je suis en classe terminale de lycée. Tu me trouves peut être un peu jeune pour prendre un appartement avec moi... "

Tout en marchant, elle le regardait, un peu inquiète. Elle avait omis ce détails, il aurait peut être préféré une personne plus âgée. Elle essaya de suite d'argumenter, de peur de le perdre. Non, elle ne voulait pas perdre cette occasion et encore moins le jeune homme...Sans trop savoir pourquoi, elle était attirée par Mathieu, il avait un style propre à lui et un charme, bien qu'assez mystérieux car il était étranger !

" Mais je sais me débrouiller, j'ai toujours été plus ou moins autonome, mes parents m'ont élevée de manière à ce que je ne dépende de personne, comme un homme. "

" Oui, parce que mes parents voulaient un garçon. Ma mère a eu beaucoup de difficultés pour être enceinte et quelle ne fût pas leur déception quand une fille est née. Ils avaient besoin d'un successeur, d'un homme capable de s'en sortir et non d'une fille fragile incapable de vivre par elle même. Là est leur vision des choses. Depuis, je fais avec. Il arrive qu'on me prenne même pour un garçon, enfin vu ma façon de m'habiller c'est normal, en plus, je cache mes formes... "

Akiyuki parlait naturellement, pourtant c'était un sujet qu'elle n'aimait pas trop aborder. Mais, inconsciemment elle avait confiance en cet homme là et parler de sa vie ne l'embêtait pas, au contraire, cela venait naturellement.

" Oh...Et toi, quel âge as tu ? "

Le jeune français était donc ici au Japon sous un " coup de tête " ... Il semblerait qu'il soit plein d'ambition et prêt à tout, mais la vie n'est pas toujours facile. En effet, comme Mathieu l'a expliqué lui même, il se retrouve seul et presque endetté. Enfin, Akiyuki comprenait et était admirative de l'optimisme dont ce jeune homme faisait preuve. De nos jours, il faut oser... Qu'avait-elle fait, elle ? Rien d'extra ordinaire, toujours sous la tutelle de ses parents, elle n'avait aucune liberté jusqu'à maintenant, laissant elle aussi ses amis et sa famille pour essayer de percer dans le milieu artistique. Dur chemin que cette voie, des plus subjectives et parfois incompréhensible. L'ouverture d'esprit est une qualité rare qu'il se faut de cultiver.

Ayu regardait Ezakiel dans les yeux, elle était comme envoutée par ses paroles, par ses convictions, tout simplement par lui. Soudain, elle entendait le clocher. Il était 16h et ils n'étaient toujours pas arrivés à l'appartement.

" Oh ! On va être en retard ! Dépêchons ! "

Elle se mit à courir légèrement, faisant signe de la main à Mathieu pour qu'il la suive.

Akiyuki courait joyeusement dans les rues de cette étrange ville, accompagnée d'Ezakiel. Ils passèrent moult et moult carrefours, arrivant finalement devant le dit appartement. Le temps avait passé tellement vite, à discuter, à se regarder... L'immeuble était très moderne, avec des façades en baies vitrées, les étages étaient tournant, ainsi on pouvait admirer différents horizon d'une même fenêtre. C'était vraiment enchanteur et l'occasion était à prendre. Devant la porte de l'entrée principale se tenait la propriétaire de l'appartement 777 qu'elle s'apprêtait à louer aux deux jeunes gens qui vinrent à temps.

Ayu s'avança vers la dame.

" Re bonjour, me revoilà avec un ami, nous sommes donc prêt à louer l'appartement en collocation. "

La propriétaire et Akiyuki discutèrent donc des modalités de location, des risques et conséquences s'il arrivait quoique ce soit, du paiement, etc...
La discussion arrivée à terme, la dame leur laissa deux jeux de clés et s'en alla, Akiyuki les prit et elle en donna un à Ezakiel, en souriant.

" Voilà...Nous avons enfin un chez nous... "

Le soleil commençait à se coucher, on voyait ses rayons à l'horizon s'éteindre...

" N'est-ce pas ! Je fus charmée dès le moment où j'ai pénétré cet appartement. Je ne voulais pas passer à côté, et maintenant, grâce à toi... "

Akiyuki prit les mains d'Ezakiel instinctivement. Ses yeux étaient empli de larmes de joie qu'elle se retenait de laisser échapper. Elle ne devait pas, c'est pas ainsi qu'elle avait été éduquée ! Bien qu'elle n'ait jamais vraiment connu de bonheur, aujourd'hui, même si elle ne s'en doutait pas encore, marquait le début d'un nouveau commencement, d'un tournant dans sa vie... Elle resta ainsi un court moment, puis lâcha le jeune homme, gênée de sa conduite. Il aurait pu mal le prendre. Elle se tourna à nouveau vers l'horizon, le contemplant, sans rien ajouter.