Une journée banale pas comme les autres [PV Asuka Oyama]

Attendre toute une vie c'est bien joli mais voila une demi-heure que sa protégé était partie, comment pouvait-elle le faire patienter de façon aussi cruelle ? Asuka serait donc une femme sans cœur ? Mais bien sur que non ! Pour le plus heureux des enseignants elle avait quelques problèmes dans son appart' et c'est tout, accordons-lui le bénéfice du doute. Ce n'est pas une petite trentaine de minutes qui allaient le tuer, pas après tout ce temps perdu. Toute la bande était partie faire je ne sais quoi, ils sont libres de leurs mouvements donc ils peuvent faire un peu ce qu'il veulent. Seul Matsuta restait dans la demeure, naturellement il se lâcha complètement à son bonheur. Non il ne poussa pas de cri rauque comme le font les supporteurs de foot à la vue d'un but marqué, sa joie était beaucoup plus "intériorisé". Bon d'accord il avait un peu la bougeotte mais sans plus, son cortex cogitait beaucoup plus par contre. De nouvelles perspectives d'avenir s'ouvraient à lui, beaucoup plus gaies qu'il y a à peine deux ans.
Pour fêter ça rien ne vaut le bon jus d'ananas, depuis quand l'enseignant aimait ce fruit ? Dis, vingt ou trente quelle importance ? Il ouvrit donc son frigo toujours plein, prit une des briques du fameux nectar et porta le goulot à ses lèvres. Rien de tel qu'un bon jus de fruits frais pour se reprendre vite fait !

La journée venait de passer en douceur, notre professeur s'endormit encore une fois seul car les autres préféraient dormir chacun dans leurs coins aux quatre coins de la ville. Ils savent se débrouiller donc pas d'inquiétude, juste une fois où les journaux ont parlé de morts par égorgement au beau milieu d'un carrefour. Le coupable était bien sur Matsuno, la plus jeune des jumeaux tueurs, qui avait un peu trop bu. Faut dire que sur le coup Matsu en avait craché tout son jus par terre tellement la surprise fut grande. "Le coupable court toujours" si seulement le peuple savait...
Bref Asuka ne redonna aucun signe de vie durant la soirée, ce qui voulait dire qu'elle allait surement revenir le lendemain ! Du moins c'est ce qu'il se disait pour se rassurer car à chaque minute passé son angoisse montait de plus en plus. Avait-elle des problèmes ? Quelque chose de grave ? Et dire qu'il n'avait même pas prit soin de prendre un moyen pour la joindre en cas de pépin. Allons allons un peu de calme, inspirer puis expirer profondément était le maitre mot de la relaxation. Normalement elle ne devait rien avoir donc pas d'inquiétude...

Il était maintenant midi et notre homme se faisait des cheveux blancs pour rien vu qu'il en avait déjà. Cette absence lui était tellement insupportable qu'il ne pensant même pas à manger. Son apparence d'habitude soigné se trouvait vraiment dans un état lamentable aujourd'hui. Ses cheveux n'étaient même pas peignés, son haut n'était qu'un tissu blanc froissé et son pantalon était le même qu'hier. Tout son être restait affalé sur la table à manger, faut dire qu'avec l'angoisse il n'arrivait même pas à bien dormir...

Un bruit ! Quelqu'un... OUI quelqu'un sonnait à la porte !!!

Il n'en fallait pas plus à notre homme pour accourir vers l'entrée qu'il ouvrit sans plus tarder

Invité

Cette propriétaire n'était pas là... Et il avait fallut attendre une journée et demi pour la revoir. Elle était partie en vacances sur le Fujiyama avec sa famille, son genre et sa fille. D'ailleurs, ils avaient pique-niqués près d'une rivière magnifique, où il était malheureusement impossible de se baigner.. Peu importait, ils avaient au moins un panorama splendide sur une forêt qui l'était tout autant. La forêt d'Hizashi, si ses souvenirs étaient bons. Vous savez, ces fameuses forêts où des supposés monstres vivent? Les Tanukis, démons menteurs... Mais on s'en fiche des vacances de la vieille! Elle était bien gentille de papoter sur sa vie, mais Asuka avait vraiment autre chose à faire! Quand la proprio commençait, elle ne pouvait jamais s'arrêter... Finalement, ce n'est que le lendemain que le problème de son appartement fut débattu, et la personne lui fit comprendre qu'à ce prix, un appartement de cet importance était vraiment une aubaine, surtout pour une jeune femme dans la fleur de l'âge. C'était bien gentil, mais Asuka n'était plus vraiment dans la fleur de l'âge, et elle avait assez d'argent pour le louer sur une vingtaine de générations... Mais il était vrai qu'il était assez près de son lieu de travail, donc elle s'était résigné à le garder -aussi pour faire plaisir à la proprio apparemment-.

Mais sacrifice! Elle s'était éloignée un peu trop longtemps de son petit frère! Nouveau petit frère? Oui et non, disons qu'ils ne s'étaient pas revus depuis trèèès longtemps, et que leurs retrouvailles étaient heureuses et tristes à la fois. Heureuses car il y avait la joie de ces retrouvailles, un proche perdu qui réapparaissait. Tristes car... ils avaient beaucoup changés l'un de l'autre... Et il fallait tout réapprendre... Tout renouer... Tout refaire.. Mais qu'à cela ne tienne, la jeune femme était prête à tout pour lui... Tout, tout et tout. Oui enfin, peut être pas tout... Si en fait. Tout. Elle pouvait même mourir pour lui, et elle le lui avait dit.

Quoi qu'il en était, donc, elle gardait l'appartement, ce n'était pas une gêne, mais plutôt un avantage. Et maintenant, elle retournait voir son petit frère adoré! Rapidement, elle sauta dans un transport urbain -dans lequel d'ailleurs elle fut obligé de coller un coup de pied à un type qui l'avait touché où il ne fallait pas-, et fila au manoir des Oyama, l'endroit où était son frère, l'endroit où il l'avait invité à rester.... La jeune femme accourra à la porte, haletante, et sonna une fois. Il lui semblait entendre des pas rapides de l'autre côté, comme si quelqu'un se dépêchait pour venir voir qui c'était... En effet, c'était cela... Son petit frère venait d'ouvrir la porte. Mais quelque chose clochait. La jeune femme fit une petite moue gênée, et murmura doucement comme si elle avait fait une bêtise:

"Héhé, désolée, je n'ai pas pu revenir plus tôt, la proprio m'a retenue..."

Un homme normal aurait pu en vouloir à cette jeune femme de l'avoir fait attendre aussi longtemps, mais pas son frère. "Tout vient à point à celui qui sait attendre", son arrivé semblait être une grâce divine. Peu importe qu'elle ait eu du retard, que sa proprio l'ait gardé un peu, maintenant qu'Asuka était enfin rentrée leur histoire allait commencer ! Et on peut dire qu'elle commence bien : Un jeune homme ressemblant légèrement à un fou avec ses cheveux en bataille et ses cernes se trouvant en face de sa sœur qui pouvait être comparable à un bouton 'or avec son visage mue dans une expression enfantine de pardon. Elle est vraiment trop mignonne, à se demander comment elle peut encore marcher librement sans que les hommes lui sautent dessus. Bref cette femme était parfaite, et savoir qu'il partageait le même sang avec cette déesse de la beauté le rendait un peu fier. Si seulement sa mère se trouvait avec eux... Se serait vraiment le paradis sur terre. Mais il ne faut jamais trop demander au destin et mieux profiter des cadeaux qu'ils nous offre.

-Je suis désolé moi aussi, je ne suis pas très présentable...

Matsu avait dit ça en passant sa main droite sur sa nuque pour tenter de se montrer sous un jour présentable. C'est vrai qu'avec son haut légèrement taché, son jean pas frais et son teint de vieux zombie il ne pouvait faire que mieux. Mais que voulez-vous ? Quand un être cher est anormalement loin de vous, on ne peut que se faire du souci pour elle. Ces stigmates ne sont que les marques de l'amour que porte l'enseignant pour sa famille, malgré les souffrances infligés, malgré son appartenance à un monde qu'il répugne, malgré les distances, il ne peut pas penser autrement face à son sourire. Asuka ressemble tellement à une enfant qu'une sorte d'instinct protecteur le force à jouer le rôle de bouclier pour sa sœur âgée de cinq ans de plus qu'elle. Les rôles sont inversées certes mais cela lui plaisait beaucoup de penser ça.
Fixant toujours les yeux de ce petit ange, il décida sans crier gare de la prendre une énième fois dans ses bras. Son étreinte semblait plus forte que les précédentes, surement parce qu'il était retenu depuis plus de 24h...

-C'est fini... On se retrouve à nouveau... Enfin

Une nouvelle histoire commence...

Invité

Il la serra à nouveau contre lui, l'air heureux, avec des mots qui exprimaient tout, et même plus que tout. A voir sa réaction, elle commençait à s'en vouloir d'avoir été absente aussi longuement... Elle l'enlaça en retour, tout doucement, murmurant de façon audible à ce petit frère pour qui elle s'en faisait maintenant tant...

"Désolée..."

Oui, elle se sentait maintenant vraiment coupable de l'avoir laissé comme ça, en plan si on pouvait dire, pour régler un problème qui n'avait pas vraiment besoin d'être réglé immédiatement... Surtout que rien du tout au final n'avait été convenu... Elle payait toujours son appartement, le gardant pour l'instant en cas de problèmes, et pour le travail... Car il était plus près de l'établissement que le manoir, mais bon, ce n'était pas très important.
Après une longe étreinte, elle le regarda... Et fut relativement surprise. Dans quel état était-il? On aurait dit qu'il n'avait pas dormit de la nuit! Était-ce.. à cause d'elle?

"Matsuta... tu..? Qu'est-ce que tu as fait? On croirait que tu n'as pas dormit depuis..."

Silence... C'était donc vraiment sa faute? La jeune femme fit une petite mine contrariée, presque boudeuse, et le retourna, dos à la porte d'entrée tout en lui disant:

"Conduis-moi à ta salle de bains, allez!"

Ton autoritaire, la première fois d'ailleurs, avec lui... On aurait dit une mère qui parlait à un fils qui venait de faire une bêtise... Et tout en le poussant derrière lui, Asuka demandait toujours la direction de la salle de bains, pour un but inconnu mais qui n'était pas si compliqué que cela à comprendre...

Comme à chaque fois ses longs moments près d'elle le rendait si calme. Tout ce qu'il ressentait et pensait fondait comme neige au soleil, un peu comme si le temps et l'espace se stoppaient pour respecter ces moments de bonheur pur. Sa raison de vivre était désolée, si il y avait une chose que Matsu ne comprenait pas c'était bel et bien pourquoi les gens s'excusent souvent pour rien alors que certains feraient bien de le faire. M'enfin il ne fallait pas penser à ça. Pensons plutôt à l'avenir du groupe, car l'enseignant n'était plus seul du tout. Ils étaient tous avec lui, sous son toit, dans un but commun : Celui de rendre leur vie plus douce.
Mais au fait, que faire à présent ? Le plus grand vœu de l'enseignant venait de se réaliser et à présent un grand vide impossible à combler de ressentait dans sa poitrine. Le sentiment de pouvoir mourir heureux ? Non ! En aucun cas il avait envie de mourir maintenant ! Il avait tant de choses à faire avec sa sœur, tant de temps à rattraper qu'il ne pouvait pas encore dire que c'était fini. Mais comment faire aussi ? Oyama venait de comprendre pourquoi Asuka voulait tant dormir dans le même lit que lui et partager sa vie jusqu'au bout, mais ils n'étaient plus des gamins. Pour l'instant notre homme ne voyait vraiment pas comment il pourrait faire, lui qui était tant habitué à rester seul...

Et c'est encore la jolie voix qui le réveilla. Sa protégée semblait inquiète, voire choqué par quelque chose qu'elle venait de voir. Pas besoin d'être devin pour deviner le pourquoi du comment. Quiconque jetterait un coup d'œil sur la tronche du grand frère comprendrait pourquoi Asuka était interpellé de la sorte. Certains pourraient même penser qu'il était malade ou pire encore, seul lui-même ne s'en rendait pas vraiment compte. Son air mécontente fut le moyen le plus brutal pour lui que de redescendre sur terre. Et voila qu'elle voulait aller à la salle de bains, un brin de toilette ? Mais notre grand garçon avait besoin d'une douche complète ! Ce ne sera pas un simple gant de toilette sur le visage qui changera tout ! Quoique c'est déjà mieux que rien...

-Comme tu veux oneesan...

Un soupir soulignant la fatigue physique ainsi que son mécontentement sortit de ses lèvres. Cette façon de parler en utilisant une forme polie n'avait pour but que d'être insolent. Méchant mais gentil, un peu comme un petit gamin en fait. Rapidement il la conduisit vers la fameuse pièce, en la poussant parfois du dos ou bien en la tirant par la main, et se plaça devant le lavabo.

-Et maintenant oneesan ?

Invité

La salle de bains était maintenant toute désignée, c'était parfait. Asuka pouvait se perdre dans un tel manoir, si grand qu'on n'en voyait pas le bout des couloirs. C'était impressionnant. Mais lorsqu'ils arrivèrent dans la dite pièce, son petit frère se plaça devant le lavabo en demandant la suite des évènements... Mauvais choix, mauvaise réponse. la jeune femme poussa une petit grognement de mécontentement, et fronça les sourcils, avant de parler d'une voix presque autoritaire qui montrait bien sa -passagère- exaspération:

"Non! Pas ici! Par là!"

Son geste du doigt, son regard, et sa voix désignait sans aucun doute la baignoire: Asuka voulait que son petit frère prenne un bain, pour se remettre les idées en place après une nuit qu'elle devinait peu riche en sommeil. C'était à peu près pareil pour elle de toute évidence, mais il semblait que lui n'était pas trop habitué à ce genre de chose... Peu importait, un bon bain allait lui remettre les idées en ordre et rapidement. Elle le poussa à peine dans le dos pour le placer au plus près de la baignoire, et commencer à jouer avec son tee-shirt...

"Tu vas me faire le plaisir de prendre un bon bain pour te réveiller.. Et après on pourra parler tranquillement, d'accord?"

Elle avait une envie folle de le déshabiller, mais elle savait qu'il n'apprécierait pas, et même qu'il fuirait sans hésitation...Se mordant la lèvre pour réfréner ses pensées à peine osées sur cette situation, elle fit volte-face et murmura doucement d'un air un peu gêné:

"Je... Je pense que tu n'as pas besoin de moi pour.. la suite.. Si tu as besoin de quoi que ce soit.. Je suis à côté, dehors, d'accord...?"

La jeune femme fit quelques pas, puis attendit une réponse de Matsuta, cherchant à savoir si il acceptait déjà de se baigner, ou s'il désirait quoi que ce soit ou avait besoin d'une chose en particulier... Asuka voulait être au maximum à l'attention de l'être qui emplissait déjà 24h/24h ses pensées et ses rêves... Quitte à être envahissante et collante...

La baignoire ? C'est une blague là ? A en juger par le visage sévère de la grande sœur il semblerait que non. Matsu était si mal présentable que ça ? Si il avait su il se serait préparé avec un soin tout autre. Et la voila qui lui enlève son haut maintenant, ça passe encore mais si elle aussi voulait rentrer dans le bain elle pourrait rêver. Elle n'a pas tord d'agir comme ça mais l'enseignant n'était plus un enfant maintenant, il pouvait se laver tout seul sans l'aide de personne. Bref passage sur le miroir de la pièce, qui afficha une des plus monstrueuses images d'horreur que l'enseignant n'avait jamais vu auparavant. Pour lui, c'était la première fois qu'il se voyait et jamais il n'avait vu pareil monstre ! L'être en resta choqué pendant une bonne poignées de secondes, n'entendant plus les paroles de sa sœur, avec la bouche grande ouverte. A ce moment-là il comprit pourquoi Asuka tenant à le faire laver. C'est vrai qu'avec une telle mine on ne mérite qu'un bon bain.

*J'espère que l'eau est bien chaude*

Lentement il tourna le robinet sur la position "Chaud" et boucha la baignoire pour que l'eau reste dedans. La pièce fut envahit par la vapeur chaude, ce qui rendit l'air plus agréable au gout de notre homme. Matsuta adorait la chaleur, ce qui explique le fait qu'il ne puisse pas tenir en dessous de 5°C, et il attendait ce moment pour enfin se déshabiller entièrement. Qu'il est bon de se détendre là-dedans, dommage qu'Asuka ne puisse pas en profiter un peu non plus...
MAIS NON ! Si elle entrait, elle pourrait voir la nudité de son frère, ce qui serait très gênant pour les deux. Peut-être que si il y avait un maillot de bain quelque part... Non, ils devaient surement tous être dans sa chambre. D'ailleurs en maillots de ce genre Oyama n'ne avait qu'un modèle : Celui en forme de boxer, les plus agréables quoi ! Il ne pouvait pas lui demander d'aller le chercher quand même si ? Mais si il ne le fait pas, il devra prendre son bain seul alors que sa soeur restera devant la porte, pas très réjouissant comme pensée...

-Asuka !

Vite fait cacher sa nudité avant de se diriger vers la porte, la tête sortant à moitié pour ne laisser voir que ses yeux émeraude.

-Tu pourrais aller me chercher mon maillot de bain dans ma chambre s'il te plait ?

Invité

Cela faisait quelques secondes qu'elle était derrière la porte, mais cela lui parut une éternité... Pourquoi est-ce qu'elle désirait à ce point être près de lui? Il était son frère, mais était-ce là la vraie raison? Après tout, ils ne se connaissaient pas plus que cela, et elle-même n'avait encore que très peu parlé de sa vie précédente, celle de la grande sœur qui cherchait... Elle s'inquiétait de son bien être, elle avait envie de le serrer dans ses bras, de lui parler et.. C'était sans doute un sentiment d'amour maternel, comme une mère qui protège un enfant..

Mais Matsuta n'était plus un enfant. Et c'est ce qui retenait Asuka, et c'est aussi ce qui gênait ce dernier. Enfin, si vraiment il y tenait, les choses seraient ainsi.. Elle exprimerait son amour, de façon très retenue, voila tout. Asuka avait toujours fait fit des bonnes manières et des traditions japonaises depuis sa fuite, mais si il fallait en venir à ce stade.. Et bien.. Elle essaierait... Après tout, seul le bonheur de son frère comptait..

Son apparition presque spectrale par la porte entrouverte fit sursauter notre jeune femme qui était perdue dans ses pensées, et sans réfléchir une seconde à la demande de son petit frère, elle se lança vers la chambre de ce dernier même si... elle ne savait pas où elle était. Ce ne fut pas long, elle essaya toutes les portes qui se présentaient à elle, et finissa par en trouver une avec sur la porte une petite inscription "Chambre de Matsuta"... La chambre de son petit frère... Mais elle ne devait pas s'attarder, car 'il' l'attendait.. Les tiroirs de la commodes la plus proche fut ouverts, et Asuka tomba sur tous les sous vêtements de Matsuta... Il en fallait bien plus pour l'embarrasser, mais pour une raison inconnue, elle commença à les regarder un par un, s'amusant quelques peu à les contempler le cœur battant. Certains étaient très.. mignons.

*Mais.. Je ne suis pas là pour ça!*

La jeune femme replongea dans ses recherches, et tomba finalement sur des maillots de bain en forme de boxer.. Elle en saisissa un -noir-, et fit demi-tour, retournant vers la salle de bains en se demandant en cours de route pourquoi son petit frère désirait un maillot de bain pour.. prendre un bain... Ce n'était pas logique... Arrivée devant la porte, elle toqua doucement et le lui tendit par la porte entrouverte:

"Voila, désolée pour l'attente..."

Elle en mettait un temps fou, pourtant il ne s'était écoulé que quelques secondes. La patience n'est pas un point fort chez les Oyama et le dernier parrain le savait plus que quiconque. Là tout de suite il était en train de se demander pourquoi il faisait cela, lui qui avait pourtant insisté pour avoir un peu d'intimité. Et voila que sa sœur lui manquait déjà, pourtant elle n'était que derrière la porte, était-ce trop terrible pour lui ? Surement si il devait en arriver là, à porter un maillot pour qu'elle puisse le voir sans gêne. Il est vrai que ce n'est pas en restant à l'écart qu'ils vont pouvoir rattraper vingt ans et c'était peut-être la raison de cette demande... Mais personne ne pouvait lire dans les pensées du professeur.

Toc toc, voila le présent. C'est à travers l'entrebâillement de la porte qu'une main tendue ainsi que l'objet de sa demande se montrèrent. Ni une ni deux, Matsu prit le morceau noir, enleva son pantalon de même couleur et enfila le maillot. Un petit temps pour regarder le rendu... Parfait ! Avec ça il pourra partager la baignoire avec Asuka, elle qui tenait tellement à prendre le bain avec lui elle sera contente, du moins l'espérait-il.

-Euh Asuka, j'ai encore quelque chose à te demander...

Tout de même notre homme était un peu gêné par sa demande, cette fois il ne prenait même pas la peine de se montrer. Faut dire qu'il pensait à la façon dont elle réagirait, un peu comme si il se préparait à toutes les situations possibles.

-Tu ne voudrais pas... Euh... Venir prendre le bain avec moi ?

Sa voix tremblotait tellement qu'elle n'a surement rien entendu, ou du moins pas le plus important. C'était la première fois depuis qu'Asuka et lui s'étaient retrouvés qu'il utilisait une voix aussi peu audible. Heureusement qu'elle ne le voyait pas sinon elle confondrait surement le Matsuta actuel avec celui de ses souvenirs, quand ils n'avaient même pas dis ans chacun.

Invité

Après avoir récupéré le maillot, Asuka restait de l'autre côté, silencieuse.. Cette porte, elle commençait à la détester... Car elle la séparait de son frère bien aimé, depuis déjà de trop longues minutes. Si elle écoutait ses pulsions, la jeune femme l'aurait déjà fracassée pour se ruer sur Matsuta et le rouer de câlins, ou prendre un bain avec lui! mais lui n'était pas d'accord, il le lui avait fait comprendre dès leur première rencontre. Ils avaient changés, ils avaient grandis, ils s'étaient perdus de vue, et ils n'avaient plus cette complicité d'antan... Cette complicité lorsqu'ils étaient tous les deux enfants, et qu'elle agissait en grande sœur protectrice et bienveillante, toujours après lui, à le surveiller, à le cajoler, et même parfois, à le réprimander... Tout n'était qu'amour, son amour pour lui.

Silence... Silence insoutenable! Elle n'en pouvait plus, il fallait qu'elle parte, tant pis, elle l'attendrait non pas derrière la porte mais dans le salon... Il ne lui en tiendrait peut être pas rigueur après tout.. Aussi elle s'apprêtait à partir lorsque Matsuta lui demanda autre chose... Mais elle n'avait absolument rien compris! Tout ce qu'elle savait, c'est qu'il avait quelque chose à lui demander... La jeune femme s'approcha de la porte doucement et demandant avec un zeste d'appréhension....

"Qu'est-ce que tu as dis...? Je n'ai pas compris.."

Bizarrement, son cœur s'était emballé.. Pourquoi? Elle ne savait pas.. Était-ce important? Était-ce très important? Elle espérait qu'il se répète, car elle avait envie de savoir ce qu'il désirait.. Elle serait capable de tout pour lui, maintenant de toute façon... Sa main se posa sur la poignée, prête à l'ouvrir..

Elle ne l'avait pas du tout entendu ! Le pire était à craindre ! Mais pourquoi fallait-il que la personnalité de Matsuta enfant revienne maintenant ?! Le voila à bafouiller comme ce n'est pas permis, à douter de lui-même et d'hésiter à lui proposer. Ce doute venait de ce qu'il avait clairement annoncé avant : "Je préfère garder une certaine intimité !" Si il avait su, jamais il n'aurait prononcé cette phrase. Tout ce qu'il souhaitait maintenant était de se retrouver avec celle qui hantait ses pensées pendant vingt ans, celle qui ne se trouvait plus que derrière une minuscule et infime porte infranchissable, tout ça à cause de la bêtise de cet enseignant ! M'enfin, avec des "si" on changerait tout un monde. Retourner dans le passé est un don malheureusement inaccessible, la seule chose qui restait à ce jeune professeur aux cheveux de vieux était de prendre son courage à deux mains et prononcer son souhait du jour. Pour nous, êtres normaux qui avons vécu une existence parfaitement normale, nous ne pouvons pas comprendre la complexité de la situation. Matsu n'aimait pas revenir sur ce qu'il avait annoncé, non pas que c'est un idiot, mais il redoutait la réaction d'Asuka. Qu'allait-elle lui répondre à ça ? Lui qui avait tant insisté pour garder cette distance, le voila à espérer tenir ce petit corps de sœurette dans ses bras. Les regrets ont un gout amer dans la bouche, peut-être était-ce par peur des effluves acres qu'il n'osait pas dire un mot. Et puis tant pis, quand faut y aller faut y aller !

-Hum... Prends un maillot et viens me rejoindre

Qui aurait cru que c'était si compliqué ? Le pauvre transpirait à grosses goutes à tel point qu'il ne faisait plus attention à l'eau qui coulait dans la baignoire.

*L'EAU !!!*

Rapidement il baissa la poignée du robinet pour stopper le jet ardent d'eau bouillante qui en sortait. La vapeur était telle que cela ressemblait plus à une cuisson instantané qu'à un simple bain, mais bon Oyama adorait tout ce qui était chaud alors il n'allait pas s'en priver.
Lentement il repassa son visage à travers la porte de la salle de bains pour voir si sa sœur se trouvait toujours à sa place. Un visage qui sort dans des voulûtes de fumée brulantes doit faire bizarre, on dirait presque une apparition de démon.

-Alors tu veux bien ? S'il te plait Asu-chan

Invité

La demande de son frère sonnait un peu comme un ordre relativement hésitant, mais l'effet -escompté?- était là... Asuka restait pétrifiée face à cette demande, alors que pourtant, son frère lui avait dit dès le premier jour qu'il ne voulait pas de ce genre de contact trop intimes... Et là, qu'est-ce qu'il lui demandait..?? Si elle voulait bien le rejoindre?? C'était... trop étrange, trop beau pour être vrai... Ils ne se connaissaient en fait que très peu sous leur forme adulte, mais enfants, ils n'avaient aucun secrets... Et pourtant, malgré ce qu'il avait dit.. Voulait qu'il souhaitait ce genre de chose? Elle avait du mal à comprendre... Elle avait du mal à comprendre, mais il était impossible de cacher le fait qu'elle était... vraiment heureuse...

Matsuta passa la tête par la porte entrouverte, demandant à nouveau si elle le voulait bien.. Et comment qu'elle le voulait! Enfin, depuis très longtemps, la grande sœur et le petit frère allait pouvoir reprendre un bain ensemble.. Rien que d'y penser, la jeune femme ne pouvait s'empêcher d'y penser avec excitation, avec une innocence qui était ou admirable, ou étrange...

"Oui oui oui! Je veux bien! Attends, laisse moi passer!"

Telle une petite enfant surexcitée, elle força le passage, ouvrant la porte rapidement et la refermant de même façon. La vapeur importante l'empêchant de voir correctement, mais.. peu importait. L'eau chaude ne la dérangeait pas vraiment, au contraire, elle adorait les bains chauds.. C'était sûrement de famille... Asuka poussa son petit frère vers la baignoire:

"Entre entre! Je te rejoint!"

Toute heureuse, elle le regarda se glisser dans l'eau et se déshabilla, sans la moindre hésitation ni la moindre gêne. Haut, bas, sous-vêtements, tout fut jeté au sol sans précautions aucunes, et avec un immense sourire que son petit frère ne voyait pas, elle entra à son tour dans l'eau, se mettant derrière lui dans son dos... Elle ria doucement et murmura:

"Ça fait si longtemps... que je voulais revivre ce genre de moment..."

Elle lui mouilla les cheveux avec un peu d'eau, joueuse... Heureuse... Oui, elle était nue, mais elle était tellement contente de prendre à nouveau un bain avec son petit frère qu'elle s'en fichait éperdument...

Attends voir... Asuka était rentré, puis elle s'est déshabillé pour ensuite entrer dans l'eau. N'y avait-il pas un léger problème ? ELLE ÉTAIT EN TENUE D'EVE !!! Voila le problème ! Ce qui explique aussi pourquoi son petit frère ne bougeait plus, on pourrait croire que le rouge est due à la forte température ambiante mais non. Il s'agit là d'une manifestation de ses pensées face à la situation à laquelle il était en train de vivre. La petite fille derrière son dos riait comme l'enfant qu'elle était devenue, jouant avec l'eau un peu partout. Allons, ce n'est pas la première fois que Matsuta voyait le corps dénudée d'une femme... Mais de sa sœur ! Mais au fond elle était une femme comme les autres, et puis la vapeur cachait bien la vue alors pas de crainte pour ce qui est de voir quelque chose qui ne devait pas être vu. Oh et puis zut, il l'avait cherché alors il n'a que ce qu'il mérite ! Mais ce que voulait l'enseignant, c'était de pouvoir empoigner Asuka comme lors de leurs retrouvailles, là maintenant il ne pourrait même pas l'effleurer.
Et un seau d'eau bouillant sur la tête, UN ! Le jet reçu eut pour effet de réveiller l'enfant joueur qui sommeillait chez le professeur. Celui-ci se retourna vivement, prit de l'eau dans ses mains et une demi-seconde plus tard, tout se retrouva sur le visage de la cible. Mat' continua sans interruption, emporté par l'insouciance retrouvé de l'enfance, ne pensant plus du tout à se qui se trouvait à plusieurs centimètres de lui

-Alors ? T'en dis quoi de la vague Oyama ?!

Une réplique d'enfant suivie d'une nouvelle attaque. L'héritier était aux anges, jamais il n'aurait pensé que tout pourrait basculer comme ça aussi vite. D'ailleurs là il ne pensait plus à rien d'important, juste à pouvoir survivre à l'attaque du démon des mers, sa grande sœur Asuka. Non, ce n'est pas très gentil de la comparer à un démon, elle qui était aussi belle que maman. Elle ressemblerait plus à... Une déesse ? Mais on ne s'attaque pas aux déesses, on les vénère normalement. Bah tant pis, on va dire que là on les attaque.

Invité

La demoiselle receva ainsi un véritable raz-de-marée très chaud sur le visage, et se protégea comme elle le put, jusqu'à la fin de ce dernier. Ses cheveux, détrempés, glissèrent sur son visage où ils se collèrent, donnant involontairement à la jeune femme un certain aspect sensuel... Aspect augmenté par la vapeur qui était persistante.. D'un petit geste de la main, elle lui renvoya une vague et répondit doucement à sa phrase précédente..

"La vague Oyama? Ce n'était rien du tout! J'ai vu bien plus impressionnant!"

A ces mots s'ajoutait une petite moue insatisfaite, montrant de façon exagérée -ou tout simplement voulant le faire croire- que cela ne l'impressionnait pas le moins du monde. Elle était heureuse... Ce moment, elle l'avait tant rêvé.. Elle l'avait tant espéré... Elle l'avait tant voulu... Revivre tout cela, revivre toutes ces choses, avec son petit frère adoré... Si là, en ce moment même, elle n'était pas au sommet de l'échelle du bonheur, alors elle ne savait plus où elle était...

Avec son sourire d'enfant, la jeune femme se rapprocha un peu de Matsuta et l'enlaça par derrière délicatement, ses bras autour de son cou. Bien qu'elle n'était pas habillée, elle s'en fichait.. Asuka avait tant envie de câliner son frère, que l'envie l'avait emporté sur la raison.. Peu importait, tant qu'elle était près de lui....

"Cela fait si longtemps.. que je rêve de ce moment..."

Bref murmure qui s'était échappé de ses lèvres... Collée à lui, les yeux fermés, sentant sa peau, sa chaleur, elle était... juste heureuse..

La contre-attaque provoqua indéniablement un repli de la part de l'enseignant. Celui-ci se retourna complètement, levant sa grande muraille de chair face à l'envahisseur sur lequel se fracassa la grande vague. Cela l'amusait de comparer ce petit jeu à une guerre familiale, histoire de donner un peu de sérieux à toute cette histoire. Ou bien était-ce là une façon d'oublier qu'il était le seul à porter un maillot de bain. La seule chose qui l'importait en ce moment fut de gagner la bataille, peu importe les séquelles !
Mais lors du mouvement de défense, un cristal aqueux réussit à se faufiler dans l'un des organes visuels du défenseur, provoquant alors chez la cible une douleur qui le distrait. L'ennemi en profita donc pour lui assener sa technique ultime : Le câlin affectif !

MAIS CE N'EST PAS UN CHAMP DE BATAILLE ICI !!!

Hum... J'en étais où déjà ? Ah oui ! Donc Matsuta s'était retourné suite à la goutte d'eau qu'il s'était pris dans l'œil. Ceci est un réflexe naturel visant à protéger ce qui est devenu vulnérable mais Asuka, sa sœur, lui sauta au cou pour l'enlacer tendrement. Cette étreinte était aussi tendre que sa poitrine qui se collait contre le dos de son petit frère. Le pauvre en avait le sang qui lui coulait du nez. Un peu d'eau et hop, la tâche rouge partit en coup de vent ! La pièce était encore très chaude avec tout la vapeur rassemblé, mais notre homme lui commençait à se geler. Ce qu'il craignait le plus commençait à arriver, après tout "il n'en est pas moins homme". Son enthousiasme disparaissait pour ne laisser place qu'à des pensées qu'il ne fallait mieux pas divulguer. Certes elle ressemblait à maman, mais le pauvre souffre un peu du complexe d'œdipe. L'enseignant ne l'avait entraperçu qu'une fois, sans pouvoir lui dire un mot, admirant la beauté de sa génitrice. Cette image avait maintenant disparu, laissant place qu'à une simple silhouette fine et élancée comme le corps d'Asuka actuellement. La seule chose dont il se souvenant fut que sur le coup il la trouva belle, belle à tel point que l'enfant jalousa son père de la garder que pour lui. Matsu n'a jamais connu l'affection d'une mère, il n'est pas à plaindre vu qu'il n'a pas subi de séquelles psychologiques, du moins pas visiblement...

-Grande sœur tu me gênes là

Le ton était timide, comme celui qui parlait. Ce n'était pas un reproche, loin de là, mais juste qu'à cause du câlin et des dernières paroles de son trésor le rouge montait aux joues de l'enseignant. Pour éviter qu'elle ne prenne mal les dernières paroles, il prit ses mains et les serra de façon à ce qu'Asuka ne puisse plus partir. Était-ce juste pour prolonger ce moment de douceur ou y avait-il quelque chose de plus derrière ?

Invité

Ses paroles furent étranges... Étranges dans le fait qu'Asuka n'arrivait pas vraiment à en interpréter le sens. Voulait-il vraiment qu'elle s'éloigne, ou était-ce juste une simple remarque? Ses mots étaient sans ambiguïté, et la jeune femme n'était pas naïve... Elle savait très bien ce qui dérangeait, ou plutôt, ce qui gênait un peu son frère.. Sa poitrine volumineuse et nue était collée contre son dos, sans aucune séparation quelconque, de quoi gêner n'importe quelle personne masculine censée... -Et même féminines....-

Mais pour une raison qui lui échappait, elle n'entama pas de mouvement de recul. Pas seulement parce que son frère lui serrait les mains doucement, l'empêchant de partir, mais plutôt parce qu'elle en avait pas envie.. Sans qu'elle ne le sache, son côté dominatrice, un brin sadique, avait pris le dessus, dans l'unique but de torturer ce petit frère qui pourtant lui avait tant manqué... D'où ce manque de réaction à sa gêne.. Au contraire, elle s'était encore rapprochée, pour être entièrement contre lui, sa peau nue contre la sienne sans aucune pudeur. Son visage se posa sur l'épaule gauche de Matsuta, et elle murmura tout doucement, presque sensuelle ment à son oreille...

"Tu as grandis... petit frère..."

Une de ses mains s'échappèrent des mains du jeune homme, se glissa doucement sur son torse, dans une infime caresse qui pourtant ne devrait pas avoir lieu d'être... La jeune femme s'était abandonnée l'espace d'un moment à un côté qu'elle n'espérait que son petit frère ne découvre pas un jour... Mais son sourire était toujours aussi sincère... Elle était.. heureuse... Si heureuse que mourir maintenant lui importait peu...

Connaissez-vous le "moi", le "surmoi" et le "ça" ? Moi même je n'y connais pas grand chose, mais tout ce que je peux vous dire c'est que cet enfant répondant au nom de Matsuta Oyama a un très mauvais équilibre en ce moment. Le moi est en conflit perpétuel avec le "ça" qui le force à faire des choses que le "surmoi" ne veut pas qu'il fasse. L'héritier qui conseillait sa sœur sur la séparation de leurs deux corps n'était qu'une bataille gagné par le "surmoi"... Enfin gagné, le "ça" manigançait déjà un plan de retour. Le coup du bain n'était qu'une envie d'enfant à la base, tout ce qu'il y avait de plus innocent, mais la graine de la perversion était déjà planté. Il ne lui manquait plus que de l'eau pour bien pousser, et tout le monde sait bien qu'une telle plante pousse bien trop vite si on y fait pas attention.
La glissade de la main d'Asuka sur son torse fut l'arrosoir. Le jardinier l'avait bien dit : "Cette plante n'a besoin que de quelques gouttes, sinon elle s'empare de votre esprit". Quelques gouttes !!! Là c'était plusieurs litres qui coulaient en même temps ! Matsu était heureux d'être aussi près d'elle, il l'aimait d'un amour fragile, basculant entre la perversion et la raison, dont l'équilibre ne tenait que sur un cheveux. Il fallut que cette main balaie tout en un instant, qui sait ce qu'il allait en suivre ?

Le coup est joué, il est trop tard pour revenir en arrière ! L'enseignant pouvait maintenant sentir toute la chaleur corporelle du corps collé contre lui que trop bien. Elle avait réussi à prendre tout l'espace de son dos et ses gestes, ses paroles, avaient une connotation qui faisaient dériver notre pauvre homme dans un monde interdit. Tout cela était insoutenable pour lui... Insoutenable tellement c'était bon...

-Grande sœur...

Un murmure empli de douceur impure. Il semblait indécis, voulait ou voulait pas ? "That is the question" comme dirait l'autre. Pas un geste de sa part pour l'arrêter, pas un seul faux mouvement, il n'y avait absolument aucune réponse de sa part. Tester ses limites ? Curieux de savoir où cette main allait s'arrêter ? Ou trop tétanisé par le jeu du choix pour agir convenablement ? Comment pourrais-je le savoir ? Je ne suis pas lui, et heureusement qu'il n'est pas moi...

Invité

Jamais elle n'aurait voulu ça. C'était la pire des chose qu'elle désirait. Malgré sa timidité, sa voix fluette et son air naïf, son apparence de jeune femme innocente et belle, elle avait ce petit côté dominateur caché... Personne n'était au courant, sauf bien sûr ses ex qui en avaient fait les frais. Ce côté ne la rendait pas forcement méchante pu désagréable, mais plutôt joueuse, ou autoritaire.. Rarement extravagante. Dans le passé, elle avait faite certaines choses dont elle n'était pas fière, mais jamais elle ne s'était affranchie de la loi, ou des mœurs.. Enfin, les mœurs, c'était une autre histoire.. A tendance bisexuelle, Asuka avait parfois fréquenté quelques jeunes personne de même sexe qu'elle, mais rien de bien sérieux.. juste des histoires d'un soir.. Et pendant ces soirs sans lendemain, sa facette cachée se révélait au grand jour..

Mais là, elle s'était révélée avec son petit frère, à un moment qui n'était jamais pas prévu.. De toute façon, il n'y avait pas de moment prévu pour ça.. Asuka avait espéré que jamais son frère ne la découvre sous ce jour et pourtant.. Elle n'était déjà plus vraiment maître d'elle, son côté dominatrice et sadique.. Avait très légèrement pris le pas sur sa raison.. Avec sans doute un tout autre sentiment, qui ne faisait que renforcer cette envie de le torturer.. mais un sentiment sur lequel elle n'arrivait pas encore à mettre de nom.. Cela allait venir, sans doute... En temps voulu... Mais pour le moment, la situation était compliquée, et son cœur battait de plus en plus vite.. Elle se demandait si le sien allait aussi vite... Sa main posé sur le torse masculin ne suffisait pas à en prendre l'ampleur, à en sentir les vibrations... Était-ce parce qu'elle-même était trop perturbée pour ça? Sans nul doute... Avec le même sourire, elle parla doucement, susurrant des mots doux à son petit frère en évoquant sa remarque de tout à l'heure, pourtant déjà passée...

"Je ne vois pas pourquoi tu es gêné... Nous sommes... frères et sœurs... non?"

Son hypocrisie était flagrante, son envie de jouer avec Matsuta aussi.. De toute façon, sa raison n'était plus présente, et le corps de son frère lui incitait à plus, bien plus, toujours plus. D'un geste de la tête qui se fit le plus lent possible, elle déposa un baiser sur son épaule, pendant que ses mains, évitant l'étreinte de celles du jeune homme, glissèrent le long de son torse sur son ventre, descendant encore petit à petit, comme si elles n'allaient jamais s'arrêter... Où voulait-elle en venir? Asuka ne savait même pas, mais une chose était sûre... inconsciemment, ce n'était plus d'un bain dont elle avait envie..

"Nous sommes... frères et sœurs..." A croire que ce qu'ils s'apprêtaient à faire était normal. Qui pouvait deviner qu'elle-même était en conflit intérieur ? Le sang mafieux devait être maudit pour que ces deux enfants subissent ce triste sort. S'abandonner aux plaisirs du corps à ce point-là... Sans vraiment le vouloir qui plus est ! Quelle horrible torture, si l'histoire continue ainsi, leurs relations ne seront plus jamais comme avant. Quitte ou double, ils étaient allés trop loin et ne pouvaient vraiment plus revenir en arrière sans rien changer. Plus aucune solution n'était envisageable, le mieux à faire est donc de laisser couler... Quitte à le regretter après.
On ne dirait pas qu'ils étaient les mêmes personnes qu'il y a cinq minutes. L'un étant complètement écrasé par ses pulsions tandis que l'autre en profitait pour assouvir ses envies refoulées. Les paroles d'Asuka avaient un côté "dominance" plutôt fort, on pouvait presque palper ce sous-entendu, presque sentir qu'elle voulait continuer ce jeu. Si ce n'était que ça, passe encore. Mais Matsu n'était pas vraiment contre. Pire ! Il semblait même aimer ça d'après les apparences. Le pauvre se trouvait noyé sous les ronces tendues par sa sœur adoré, où est donc le plaisir là-dedans ? Un enseignant maso... On aura tout vu !

-Asuka...

Sentir les lèvres de sa sœur de sang sur son épaule à un tel moment provoquait des frissons insoupçonnées. L'inconnu est une source de peur pour l'homme, mais c'est aussi ce qui provoqua les découvertes. La tentation était trop grande, et l'amour trop fort et incertain pour tenter quelque chose à son tour. Se retourner, voila ce que lui susurrait la petite voix folle de son esprit, mais le jeu n'avait pas encore commencé alors n'allons pas trop vite. Tout n'était que douceur, mais dire cela serait une faute énorme. Le corps d'Asuka était doux comme la soie certes, mais ses gestes ne faisaient que de resserrer les liens épineux autour de son petit frère adoré. Et lui qui n'y voyait là qu'une cage dorée, souhaitant presque y rester pour toute sa vie, en préférant s'y relaxer plutôt que d'interrompre ce moment qu'il considérait comme divin. Chacun ses gouts...

Invité

Freud en parlait, mais avait-il raison? Ou n'était-ce qu'une aberration de sa folie, perdu entre sa famille et ses pensées philosophiques existentielles? Asuka n'en savait rien, mais si elle devait avoir un avis sur le sujet, elle répondrait oui sans hésiter.. Son côté dominateur était un peu, pour elle, la face cachée de la lune. Un côté qui ne gagnait rien à être découvert, si ce n'était que de mauvaises choses.. Mais de mauvaises choses, là n'était que façon de parler.. Quel mal à avait-il à se faire plaisir? Aucun, mais en l'occurrence, pas avec son petit frère! Pourquoi diable continuait-elle ce petit jeu, ce jeu du supplicié et du bourreau? Elle n'avait rien à y gagner, et au contraire, tout à y perdre!

Mais elle n'arrivait pas à s'arrêter. Ses désirs ambigus, ses sentiments étranges et sa raison fuyante, ne jouaient pas en sa faveur, et sans s'arrêter, ses deux mains glissaient le long du ventre de Matsuta, entrant dans l'eau pour poursuivre leur folle descente... Allait-elle commettre l'improbable? L'irréparable? L'impossible? .....L'interdit...? Son regard, qui le jeune homme ne pouvait pas voir, brillait d'une toute autre lueur que celle habituelle, si on pouvait bien entendu parler d'habitude... C'était une lueur de vice et de désir, rien d'autre... Ses doigts arrivèrent sur son bas-ventre, glissant encore... Jusqu'où?

Un vêtement. Du bout des doigts, elle pouvait toucher l'extrémité élastique d'un vêtement protecteur.. Elle était nue pourtant, alors que pouvait-il avoir, lui? En un éclair, un instant, un dixième de seconde, ses souvenirs lui rappelèrent qu'elle avait apporté un maillot de bain à Matsuta, accédant à sa demande ce faisant.. Une preuve de sa timidité, mais en même temps une preuve de son amour pour elle, pour pouvoir prendre son bain avec elle... Tel l'enfant qu'il était.. auparavant... Matsuta enfant... C'était ses rires, ses pleurs, ses bêtises... C'était toute sa vie, tout sur ce dont elle s'était basé pour vivre, et le retrouver...

Alors.. Qu'était-elle en train de faire? Matsuta ne voulait pas ça! La raison refit surface du même coup, et d'un geste brusque elle s'éloigna de son petit frère, reculant un peu dans la baignoire, ne le touchant plus... La vapeur qui se dissipait petit à petit rendait maintenant la vision plus convenable, mais ce n'était pas la chaleur qui l'avait rendue aussi rouge, et aussi haletante..

"Ha.. Haha... Je.. C'était une blague.. D... désolée...!"

Son assurance n'était plus, sa sensualité non plus. Elle était redevenue la Asuka classique.. Gentille, en apparence naïve, timide... Et gênée. Elle était tellement rouge qu'elle avait l'impression que son visage allait exploser, mais dans le même temps, son cerveau lui, s'était considérablement refroidit... Notamment ses actions précédentes qui la laissait perplexe... Elle ne pouvait pas avoir fait ça, quand même? Non... Mais elle avait faillit... elle avait faillit...

La jeune femme resta un moment silencieuse, essayant de calmer ses battements de cœur qui semblait résonner dans toute la pièce...

L'eau était pourtant chaude, alors comment pouvez-vous expliquer le seau d'eau glacé que Matsu vient de se recevoir ? Juste une petite métaphore de ce qu'il vient de vivre. Un retour à la réalité plus brutal que ça est complètement impossible, Asuka avait fait fort. Elle avait vraiment le don de déstabiliser son frère quand elle le voulait. Le pauvre en est encore tout retourné, ne sachant plus ni quoi faire ni quoi dire. D'un côté on essayait de le forcer à reprendre leur jeu, mais de l'autre on préférait calmer le professeur pour ne pas commettre l'irréparable. Mais l'irréparable est déjà commis, il n'y a rien de grave à prendre un peu de bon temps ! Surtout quand on garde ce souhait pervers enfoui depuis la naissance. Que dirait Asuka si jamais elle l'apprenait ? Elle fuirait sans doute le manoir, or c'était exactement la chose à éviter. Si la seule famille du garçon part une nouvelle fois, alors il ne vaudra plus rien. Vingts années qui partent en éclats ce n'est pas rien...

Mais le choc présent était toujours là ! Le frère et la sœur qui allaient commettre ensemble un inceste. Ce n'est pas rien ! Pourtant notre homme avait ressenti du plaisir là-dedans, d'ailleurs il en gardait des traces. Ses lèvres restaient rouges, ce qui contrastait fortement avec sa peau habituellement blanche, et quelque chose commençait à se mettre au garde à vous. Elle ne devait surtout pas le voir, que pensera-t-elle de son "petit frère adoré" sinon ? La seule solution trouvé par Matsu fut de replier les jambes vers lui, de façon à se mettre en boule. Son cœur battait la chamade, sa respiration lui semblait bruyante et ses mains tremblotaient nerveusement. Aucun doute, il se trouvait dans un dilemme qui le stressait à mort. Tentation ou raison ? Raison ou tentation ? Oyama a beau retourner la question dans tous les sens, rien à faire. Celle-ci persistait dans son esprit, comme si il fallait obligatoirement une réponse. Bien sur qu'il aimait sa sœur, il n'y avait aucun doute là-dessus même ! Mais était-ce à ce point là ? Au point de devenir "Plus qu'un frère" ? Raahh et puis elle ressemblait trop à sa mère aussi, ce qui n'aidait pas notre complexé qui se faisait des cheveux gris.

-Une... Blague ?

Le voila à fixer le fond de la baignoire comme un zombie. Matsuta luttait contre ses pensées et surtout contre ce petit cœur qui lui frappait la poitrine tel un marteau de forgeron. Auparavant il n'avait ressenti ce sentiment qu'une seule et unique fois et c'était avec l'une de ses élèves. Décidément notre professeur de français cumule les amours interdits, à croire qu'une malédiction plane vraiment sur lui. Mais là il s'agissait d'un inceste ! Amour interdit prohibé par notre société actuelle ! Pourtant il était vraiment amoureux... Maintenant il en était presque sur, au fond il ne pouvait que l'aimer. Cette femme qui se tenait devant lui, qui partageait le même sang que lui, qui ressemblait tant à sa mère adorée, voila que Matsu la voyait d'un tout autre regard. Sa "face cachée" montré il y a un instant avait envouté notre pauvre homme, la raison n'était autre que de cacher ses véritables sentiments pour les offrir à une autre personne. Quelle torture...
Et puis tant pis ! Son cœur allait exploser si il ne lui avouait pas la vérité, mieux vaut le dire que de mourir. Alors lentement il s'avança, sa main tendu vers l'avant prête à accueillir le menton de sa sœur aimée. Une fois atteinte, c'est sans dire un mot que les lèvres brulantes de l'amoureux se collèrent sur celles qui pouvaient éteindre ce feu naissant. Le baiser fut sans la langue, le premier geste pur de la journée, sans aucun sous-entendu pervers ou autre. Il n'y avait là que de l'amour dépassant l'amour...

-Non... Ceci n'est pas une blague...

Invité

Alors qu'elle s'était arrêtée in extrémis et pensait selon elle avoir évité le pire, malgré la confusion dans laquelle elle se trouvait, Asuka restait prostrée dans un recoin de la baignoire, comme si elle venait de parcourir à toute allure un cinq cent mètres, haletante, la vue à peine brouillée.. Elle ne savait pas ce qui l'avait poussé à faire ça... Sans doute la chaleur? La vapeur? La proximité de son petit frère? Ou son expérience dans le domaine sexuel, ce qu'elle n'avait pas étant jeune? Non.. Elle ne savait pas... Le déclencheur... Elle ne le connaissait pas, elle l'ignorait, mais une chose était sûre: elle avait faillit faire une erreur... Calmer ses battements de cœur, mettre de l'ordre dans ses pensées mélangées, reprendre une respiration normale, se changez les idées... Elle avait tant de choses à faire pour pallier à cette situation, mais elle n'en eut pas le temps.

L'espace d'un moment, ce fut le blanc complet. Comme si elle n'existait plus. C'était une sensation de plénitude et de bonheur si puissante que c'était ce qu'elle avait ressentit: le fait de ne plus exister, ou d'être au dessus de l'existence. Une sorte d'évolution ultime de l'esprit ou de l'âme, en quelque sorte... Le contact doux et agréable des lèvres était une sensation exquise, surtout du fait qu'il venait de 'lui'... 'Lui'? 'Lui' désignait son petit frère.. Son petit frère chérit sur qui elle avait veillée pendant leur enfance... C'était un contact... si délicat... qu'elle n'arrivait pas à imaginait qu'il s'agissait de lui. Ses mains se crispaient sur le rebord de la baignoire, prêtes à repousser le jeune homme.. C'était son petit frère après tout.. ils ne pouvaient pas.... Elle ne devait pas... Il ne devait pas....

Mais il fallait croire que c'était trop agréable pour rompre cet instant. Et il fallait croire qu'Asuka ne pouvait plus que se laisser aller à ce moment de bonheur intense, avec Matsuta. Ce fut un peu comme une 'libération'. Ses mains glissèrent derrière la nuque du jeune homme, l'enlaçant avec envie, le rapprochant d'avantage, et elle lui répondit avec un baiser passionné remplit d'amour et de désir, sans aucune hésitation ni aucune pudeur. Peu importait qu'il soit contre elle. Peu importait qu'elle soit nue. Peu importait tout le reste... Elle était... heureuse...

"...Pe... petit frère..."

Elle ne disait rien ? Pire, elle en redemande ! Enfin pire... La joie de notre homme était tellement grande que la seule chose qui puisse le définir est que son cœur avait beau battre aussi fort qu'avant, il n'en sentait plus du tout la douleur. Si le paradis existe, alors il ressemble à ça c'est certain. Pouvoir être avec la personne qu'on aime sans pudeur et arrière pensée, voila la véritable définition du mot bonheur. Ne plus penser à cette fichue marque mafieuse, à la nudité de celle qu'il aime, de la chaleur et l'humidité de l'endroit, qui risquait d'être découvert par un colocataire... Futilités qui n'avaient pas lieu d'être ! L'important était le bonheur d'Asuka et de pouvoir la tenir fermement dans ses bras d'enseignant mafieux.
Et malgré tout, cela reste un inceste, un horrible inceste que la majorité de la population dénoncera dès qu'il sera public. Et alors ? Suffit de garder cette liaison secrète et pas de problèmes. Pourquoi chercher compliqué quand on peut rester simple ? Et puis peu importe, l'étreinte de sa grande sœur était trop doux pour se soucier d'autre chose.

Le baiser ne s'interrompait pas, son intensité augmentait même au fil du temps. Lui se trouvant adossé à l'une des parois de la baignoire remplie, l'autre posé sur son homme sensuellement, peau contre peau. Les mains de Matsu ne se baladaient pas, elles préféraient se reposer un peu sous l'eau, allongées vers le bas du dos mais encore au-dessus des hanches. Sœur ou pas sœur, cet échange était aussi ardent que l'amour que le professeur portait pour celle qu'il agrippait. Le doute était encore un peu présent mais seulement en quantités infimes, elle occupait trop ses pensées pour pouvoir se limiter à l'amour fraternel. Matsuta était aussi sur de ses sentiments que de la couleur de sa tignasse mouillé, c'est pour cela qu'il pouvait l'embrasser sans retenue. Ses mains voulaient agir à présent, faut dire que rester sans rien faire avec une telle température c'est un peu frustrant, mais leur possesseur ne voulait pas le faire tout de suite... Du moins ce sera au gré des envies de la grande princesse.
Parfois le couple profitait de certaines pauses très brèves pour s'échanger des mots ou des bouts de phrases, surtout Matsu, fana des belles citations d'écrivains, qui voulait montrer une seule et unique chose : Que ses sentiments étaient sincères.

-Asuka...

......... Finalement il n'avait pas besoins de mots, son corps avait déjà tout dit.

Invité

Passionné, fougueux, désireux... l'intensité de leur étreinte avait changée du tout au tout. La jeune femme se comportait comme si elle était avec un aimé très cher, et eux deux étaient comme un jeune couple follement amoureux... Lui s'était laissé allé de façon douce au début, mais elle avait grandement changé la température de leur rapport dans les secondes qui avaient suivies... C'était... comme une libération pour elle. Mais ce n'était pas que des envies inassouvies, non... C'était bien plus que cela... Tout son amour pour lui, pas seulement maternel, s'exprimait exagérément à travers ses attentions et ses baisers... Exagérément... Ou réellement? La question était posée, et restait en suspens...

Ses lèvres n'arrivaient plus à se décoller des siennes... L'eau lui semblait froide tellement son corps bouillait, collé contre le sien.. Combien de temps.. Depuis combien de temps s'embrassaient-ils? Elle ne savait pas, elle ne savait plus.. Sa langue ne cessait de danser avec celle de son frère, ses bras ne le relâchait pas. Pour rien au monde elle ne l'aurait lâché! Elle était en train de découvrir une partie de son petit frère qu'elle ne connaissait pas, et c'était la même chose pour lui... C'était mal, elle le savait, ce n'était pas bien... mais elle ne pouvait déjà plus s'arrêter, elle ne pouvait plus réfréner ses envies, c'était devenu impossible..

A un moment, elle brisa le moment de délice pourtant si douce pour poser sa tête sur son épaule, le serrant de toutes ses forces contre elle... Comme si elle voulait le briser, comme si plus jamais elle ne voulait se séparer de lui... Elle ressentait chaque centimètre de sa peau contre la sienne, elle frémissait lorsque sa poitrine se retrouvait comprimée comme son torse... Elle se mordait la lèvre lorsque son bassin se serrait contre le sien.... Une avalanche de sensations diverses et variées, si agréables..... Elle murmura, serrant toujours le jeune homme contre elle:

"Matsuta.. Plus jamais.. Plus jamais.. Je ne me séparerais de toi!..."

Un baiser passionné, amoureux, revigorant, désirant, divin, sensuel... Les mots ne manquent pas pour décrire ce que Matsuta ressentait. Lui il ne pensait plus à rien, sa langue entrait enfin en contact avec le clone de sa mère, se tortillant dans sa bouche pour caresser ce muscle mouillé, presque pour l'attraper et le manger. Son corps désirait celui d'Asuka mais sa raison n'avait pas abandonné, elle restait quand même sa propre sœur. Il ne pouvait pas aller plus loin tout de suite, mieux fallait patienter pour s'habituer à cette situation. Mais le désir de l'autre était encore présent, avoir la chaleur de son aimée près de soi est quelque chose de magnifique, mais rapidement on veut plus encore. Elle qui ressemblait tant à leur mère, quelle chance. Heureusement que lui n'avait pas hérité de l'apparence de leur père car il était laid dans toute sa splendeur. Cette femme qui avait mis au monde deux enfants bravant l'interdit représentait la beauté aux yeux de son garçon. La seule image que Matsu avait d'elle, c'était à la fin de l'un de ses cours particuliers. Elle l'attendait, dans sa robe bleutée, les cheveux, exactement pareils que ceux d'Asuka en plus longs, dansaient autour de son visage rayonnant de lumière. La vraie différence entre la mère et la fille se trouvait être le cache-œil, petit accessoire que son homme aimait tant. Le bandeau lui donnait un côté mignon que même l'homme aux cheveux gris ne pouvait résister. Elle était trop belle pour rester de marbre, belle à tel point que sa propre famille est tombé amoureux d'elle...

Le contact des lèvres fut rompu, doucement certes mais avec une pointe de regret. Sa bouche en réclamait plus, pouvoir caresser celui de celle qu'il aimait encore et encore était une idée qui le démangeait de le mettre en pratique. C'est étrange quand on sait que Matsu n'est pas aussi "pervers" d'habitude, à croire qu'il se libère de certains carcans de morale ou alors qu'il n'a jamais été vraiment amoureux. Maintenant il était tout autre, ses lèvres qui rougissaient de plaisir ne voulaient plus être seuls, ses mains flétries par l'eau tiède voulaient parcourir cette peau de pêche qui lui était à porté et sa langue voulait connaitre le gout délicieux de l'oreille juste devant. Asuka avait sa tête posé sur son épaule, facile donc de jouer un peu avec son cou qui lui semblait presque être offert.
Mais tout s'envola dans ses bras, elle lui broyait presque les côtes tellement son corps était comprimé contre le sien, Matsu adorait cette sensation de préciosité, un peu comme si on était un petit trésor aux yeux de l'autre. Alors voila le véritable amour, entendre des mots doux qui vous font frissonner, être gardé jalousement, avoir l'esprit possédé par l'autre... Quelle intense jouissance !!! C'était trop beau pour être vrai, jamais l'enseignant n'aurait pu imaginer qu'un tel sentiment puisse exister autre part que dans les poèmes amoureux. Et le voila qui doute sur ses capacités maintenant. Pouvait-il vraiment en faire autant ? Serait-il capable de montrer tous ses sentiments à sa sœur qu'il n'a pas vu depuis vingt ans ? Une petite voix profita de la faille pour s'y glisser et y déposer sa réponse : "Ne pense plus, AGIS !"

-Même si tu pars, je passerais ma vie à suivre ton ombre à la trace... Car je t'aime

Ces paroles furent susurrés délicatement dans le creux de l'oreille de la concerné, juste avant de recevoir un léger coup de langue par dessus.

[Oula... Pire que ça, ça n'existe pas désolé...]