Un dîner... galant? [PV Darcia]

Lorsque Darcia s’était porté au secours de la jeune femme évanouie quelques mètres devant lui, il n’imaginait pas encore deux choses ; qu’elle soit aussi charmante et qu’il se retrouvera le soir même invité à diner chez elle. L’incident n’étant « que » une crise d’hypoglycémie un peu trop virulente pour le petit gabarit de la demoiselle. Ce genre de crise était assez fréquent l’été en période de régime, surtout chez les femmes, sautant facilement des repas. La chaleur et la fatigue faisant bien souvent le reste. Par chance, il était très simple d’intervenir en cas de problème, un simple morceau de sucre ou boisson sucrée faisant l’affaire. De plus il était persuadé que maintenant elle fera réellement attention et qu’il n’y aura plus de prochaine fois. L’histoire était déjà oubliée.
La jeune femme qui répondait au nom de Lewi, trahissant quelques origines européennes. Cela se voyait également sur son visage, n’étant pas une pure japonaise. Il faut dire que cela ce saurait si les japonaises avaient des yeux gris perle aussi magnifique ! L’espace d’un instant il avait penser qu’elle sera effrayée par sa grande taille, il faut dire qu’elle lui arrivait tout juste à l’épaule. Il trouvait ca attendrissant, elle semblait son amuser. Tant mieux se disait-il.
Lui promettant de respecter ses conseils, elle l’invita a diner afin de le remercier de son acte héroïque, du moins pour elle. A moins que cela soit un acte détourné afin d’obtenir une paire de bras supplémentaire pour son déménagement. Qui sait ? Il aurait de toute manière répondit favorablement a sa requête.

La journée passa tranquillement et relativement vite si bien qu’il se retrouva à l’heure prévu devant le portillon du jardin de sa maison. Cette dernière se trouvait à la périphérie de la petite ville, le centre étant constitué d’immeuble de plusieurs étages et le centre d’affaire de hautes tours faîtes de verre et d’acier. Plus on s’éloigne du centre-ville et des quartiers commerçant et plus il est fréquent de trouver des petits pavillons munis de jardin allant de 50 a 100 mètres carré.
Le bus le déposa dans un quartier résidentiel où les maisons se ressemblaient par leur format, maison avec jardin bien entretenu et dont le portique donne sur une seule et même rue calme et silencieuse. Le genre de rue dans laquelle l’on peu laisser ses enfants faire du vélo sans trop de crainte par exemple. Darcia n’eut à remonter que d’une cinquantaine de mètre pour tomber sur le n° 18. La clôture du jardin en bois blanc entourait un jardin dont la pelouse méritait un bon coup de tondeuse et dont certains détritus et autres cartons trainant de ci et là mais l’ensemble ne manquait pas de charme. Il s’arrêta un instant et leva les yeux au ciel afin de contempler le nombre infini de nuance de couleur qui le composait, allant du bleu nuit au rose pâle, en passant par le jaune oranger. Inconsciemment, au même instant quelqu’un d’autre regardait le même ciel avec le même battement au cœur.
Darcia avança le long de l’allée de jardin dont les dalles étaient toutes intactes sauf une, puis frappa à la porte. Elle ne fut pas longue à ouvrir, la gratifiant d’un sourire charmeur et d’un «bonsoir Lewi » enjoué. Il lui montra aussitôt la bouteille de Bordeaux d’une excellente année, afin qu’elle la range en cuisine. Il était poli de ne pas venir les mains vides et il préféra le vin aux fleurs trop personnelles, du moins pour l’instant…

« - Bonsoir Lewi. Oh mais tu m’as l’air d’aller beaucoup mieux déjà. En tout cas tu es vraiment ravissante.»

Il lui fit un petit clin d’œil faisant allusion à ce matin. Elle l’accueilli avec le même sourire que lorsqu’ils c’étaient séparés ce matin. Il la trouva, sur le coup, encore plus petite que dans son souvenir, mais remarqua alors qu’elle était pied nu, ce qui lui arracha un sourire taquin, surtout devant son air gêné. La voir rougir l’embellissait encore plus, ses yeux bleus pétillant un peu plus. Sinon elle portait un pantalon noir et un chemisier blanc. Un peu sérieux mais cela lui allait bien, tranchant avec ca mentalité qu’il sentait fraîche et prête à mordre la vie à pleine dent. Il jeta un coup d’œil à l’intérieur pendant qu’elle le fit entrer, la maison était jolie, lumineuse, spacieuse mais il y avait encore bon nombre de carton dans le couloir et à l’étage, et surement dans différentes pièces types chambres d’amis pensa t-il. Il resta cependant dans l’entrée par politesse. Il décida de la complimenté tout en la taquinant un peu, avant de proposer son aide. Il se sentait d’humeur joyeuse ce soir, se demandant si ca allait continuer.

« - C’est une jolie maison que tu as la, même si visiblement l’accès à certaines pièces semble condamné par les déménageurs. Espérons que ce ne soit pas le salon ou les toilettes. Tu as besoin d’aide sinon ? »

Il ignorait pourquoi. Mais lorsqu’il frappa à la porte de celle chez qui il était invité à venir dîner, Darcia était vraiment d’une humeur joyeuse et pleine d’entrain. Tous les voyants étaient au vert. La soirée ne pouvait qu’être bonne. Il pressentait ces choses là. La journée avait été très tranquille, réglé ses derniers problèmes de transfert d’adresse (merci l’administration et leur paperasse) et était inviter à passer la soirée en compagnie d’une fille qui lui avait l’air aussi belle qu’intelligente. En tout cas, s’il se référait à cette expression littéraire, elle devait être sacrément intelligente ! Enfin, comme pour confirmer son bon pressentiment, le ciel offrait une magnifique palette de couleur du rose au bleu, un petit vent frais rafraîchissant l’atmosphère apaisante de cette belle nuit d’été. Parfait. Tout été parfait.
Il n’eut pas à attendre longtemps avant que la porte s’ouvre. Lewi lui ouvrit tout sourire, plus belle que jamais, plus petite que jamais ? Habitué des commentaires sur sa taille et sachant qu’elle était impressionné de son imposante morphologie, il relevé tout de suite qu’elle avait comme rétrécie par rapport à ce matin. Ce fut en la regardant plus attentivement qu’il s’aperçut qu’elle était restée pied nue. Curieuse façon d’accueillir ses invités se disait-il mais non moins convivial. Cependant le fait que son visage s’empourprait lui faisait comprendre que cela n’était pas forcément prévu. Bien peu lui en faut, Darcia était du genre à être à cheval sur certaines formes de courtoisie obligatoire. Il avait notamment fuit sa famille trop « bourge » à son gout pour cela. Si bien que cette sorte de provocation de la maitresse de maison pied nu ne fit que l’aimer d’avantage. Ils rirent tout les deux de cette petite mésaventure et Lewi le fit entrer.

Il était coutume et poli de ne pas venir les mains vide et de complimenter la personne vous invitant, principalement la maîtresse de maison, soit sur ce qu’elle porte, soit sur sa demeure. Néanmoins, si Darcia avait apporté une bouteille d’un bon vin c’était certes pour cette raison, mais lorsqu’il la complimenta, la trouvant « ravissante », c’était vraiment avec cœur. Faisant signe qu’elle n’avait pas à s’excuser du désordre de sa maison en plein emménagement.
Le hall d’entrée était typique des maisons japonaise avec un endroit réservé aux chaussures que l’on enlève afin de préserver l’appartement propre. Cela s’appelle un genkan et était signe de respect. Il paraitrait même que la première forme de politesse qu’un petit enfant japonais apprend avant même le « merci » est d’enlever ses chaussures à l’intérieur. Libre alors de porter des sandales japonaise appelées Geta ou Zori ou bien des chaussettes et chaussons occidentaux. Une fois cela passé, le petit hall d’entrée parsemé de carton n’était encore que très peu décoré, seule une grande photo noire et blanc représentant un lac ornait le mur de droite. Cette image lui disait quelque chose mais impossible de mettre un nom sur le lieu. Il essaya alors de lire la légende en dessous indiquant en italique « Lac du Mont Tremblant - Québec ». On pourrait d'ailleurs renommer ce tableu "entre ciel et terre".
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Soudain il se rappela où il avait vu ce lac. Alors qu’il était petit, il aimait fouiller dans les carnets de voyage de son médecin de père qui tout comme lui aujourd’hui, avait beaucoup voyagé pour s’aguerrir à travers le monde. Amateur de photographie, il prenait des clichés des plus beau paysages qu’il croisait. Ce lac ressemblait à ceux de la région des Grands Lacs au Canada, pays ou il à travaillé durant quelques années.

« C'est gentil de ta part, je te trouve toujours aussi élégant! Et oui, j'ai avalé la moitié d'un paquet de biscuit, je pense avoir bien récupéré! »

Il sourit de sa remarque, relevant de ses deux mains le col de sa chemise comme le font les « beau gosse frimeur » afin de les parodier, ajoutant un clin d’œil pour lui indiquer qu’il appréciait sa remarque et qu’il se moquait de lui-même afin de détendre l’atmosphère déjà légère. Puis il rit, s’amusant de sa bêtise. Il aimait son sourire et prenait un grand plaisir à la voir sourire et d’entendre son doux rire.

« Eh oui que veut tu, les médecins se doivent d’être élégant de nos jours »

Elle sourit amusée et puis s'avança vers le fond, tout au fond se trouvait les escaliers qui menait au premier étage.

« Les toilettes et le salon ont été sauvés, par contre le reste, il y a encore du travail! C'est gentil pour l'aide! Ne t'inquiètes pas, pour le moment je n'ai pas encore claqué mon dos. »

« Je vois que tu as encore beaucoup à faire. Ne te brise pas le dos et ne te suremène pas trop quand même, ça m’embêterai de te soigner deux fois dans la même semaine. »

« Eh bien goutons ce bon vin! Le dîner est presque prêt... Encore dix minutes! J'espère que tu as faim et que tu ne comptes pas sur mes talents de cuisinière parce que ce n'est pas si terrible que cela! »


Joignant le geste à la parole, elle l’amena dans le salon où elle ouvrit les portes d'une étagère et sortit deux verres à vin. Le salon était très lumineux, profitant de la grande baie vitrée et d’’un papier peint clair, style blanc-cassé. Outre les piles de cartons et autres meubles vides, le salon était agréable, spacieux, les fauteuils blancs entourant avec le canapé une table basse en verre, joliment décoré qu’elle avait du amener avec elle. Il y régnait un silence d’or, presque dérangeant. Darcia aimait avoir un minimum de bruit avec lui, étant déjà suffisamment pénible de vivre seul. Ainsi il mettait souvent la télé en fond ou principalement la radio sur des stations récente ou latino. Et puis après tout, quoi de mieux pour mettre un peu d’ambiance, tant festive qu’intime…
Il avait amené une bouteille acheté en chemin, certes un peu cher mais sa bonne humeur étant passé par là, il ne compta pas et pris un Bordeaux Pauillac classé 5ème cru, Château Grand-Puy Lacoste 1993. Encore une trace de son éducation passé, quelques cours d’œnologie s’ajoutant à de nombreux autres. Cependant il buvait peu de vin et n’a jamais entretenu son début de savoir dans ce domaine.

« J’ai une faim de loups. Ne t’en fait pas, je suis persuadé que tu es bien meilleure cuisinière que tu le pense. Et puis de toute manière, il n’est pas difficile de faire mieux que mes raviolis en boîte ou salades quotidiennes… »

Darcia s’y connait en terme d’aliment et de recette, il à gouté à a peu prés tout les type de cuisine mais n’a jamais pris le temps de cuisiner pour lui. Certes il peut parfaitement survivre sans fée du logis mais ca ne fait pas partis de ses qualités. Il se trouva bête et gêné, se moquant de lui-même. Tant pis se dit-il, Lewi le mettait en confiance et dans le fond de ses yeux, il savait qu’elle ne le jugera pas.
Débouchant la bouteille avec habilité et respect, elle en versa un petit peu dans chaque vers et s’asseyant à côté de lui sur le canapé lui tendit l’une des coupes. La prenant, effleurant maladroitement ses doigts au passage, il ne montra pas sa gène, préférant lui lancer l’un de ses sourires charmeurs avant de lui proposer de trinquer.

« A ton emménagement, à notre rencontre et à « ta » santé »

Il plaisanta encore en la taquinant sur l’accident de ce matin. Le bruit des verres en cristal résonna à leurs oreilles un moment puis vidèrent leurs verres. Le vin était plutôt bon, mais valait-il le prix dépensé ? il l’ignorait et s’en fichait. Il avait un léger arrière goût fruité et n’était pas trop âpre ni âcre. Il lui servit un nouveau verre avant de se servir soi-même et profita que le repas n’était pas encore prêt pour engager la conversation.

« Bien, en y repensant, je ne connait que ton nom et ton métier. C’est un peu léger pour inviter quelqu’un à diner en tête-à-tête non ? Mais ce quelqu’un s’en réjouis tout à fait. Parle moi de toi et bien sûr tu peux me poser toutes les questions que tu voudras »

En faisant cela il pourra satisfaire sa curiosité naissante envers cette belle petite brunette. Il n’en reste pas moins curieux de voir comment elle utilisera cette autorisation un peu spéciale.