Plat du jour : Une amie qui vous tient à coeur ! [PV Miku]

C'est une bien belle journée que disait la radio ! Parce que la neige était belle ? Toute blanche, froide et... Blanche ! Quelle couleur déprimante, déjà qu'Akemi le voyait dans ses cheveux et sur sa peau, pas besoin que le temps s'y mette aussi. Quoique un beau soleil bien rouge ne serait pas désagréable à voir, façon de parler bien sur puisque il ne pouvait pas fixer les sources de lumière sans souffrir le martyr. La seule chose qu'on pouvait qualifier de "beau", bon plutôt "agréable à regarder", était la foret que Tana connaissait si bien. Avec toutes ces particules d'eau gelés qui recouvraient les arbres nues, l'ambiance se trouvait être encore plus calme qu'avant. Quel bonheur ! Ces idiots d'humains ont trop peur de s'aventurer hors des chemins tracés pour déranger le lycéen qui lui se trouvait dans un de ses coins favoris. Sa petite cachette était en réalité un petit coin de verdure, enfin de blancheur à présent, bien délimité par de hauts buissons. Cet endroit devait au moins faire trois ou quatre mètres carrés environ, l'albinos n'étant pas très doué pour juger sur la taille des surfaces. En gros, retenez qu'Akemi a assez de place pour pouvoir s'allonger pendant une journée ensoleillé. Mais que faire quand tous les endroits où l'on peut se poser sont recouverts d'un bon centimètre de neige ? Rien ! Il n'y avait absolument rien à faire, et c'est ça qui est bien pour le garçon. C'est bien connu, quand il fait froid tout le monde recherche un peu de chaleur là où il peut le trouver. Or l'hôtel spécial où il travaillait ne désemplissait pas, changer les draps, accueillir les clients, indiquer leur chambre, obéir aux ordres... Au bout d'un moment la cocotte finit par siffler, signe qu'il en avait ras-le-bol de tout ça. Le patron connaissait bien son employé, c'est pour cela qu'il lui avait accordé une semaine de pause, payé bien entendu.
Voila donc le troisième jour, un jour rempli de tristesse blanche encore une fois. Ne rien pouvoir faire debout c'est le top, mais ne rien pouvoir faire allongé c'est encore mieux ! Tant pis, une petite balade en foret ne fait pas de mal après tout. C'est juste une affaire d'un quart d'heure, puis après suffit de rentrer et de roupiller sous les bonnes couvertures chaudes, en espérant que personne n'ait envie d'une partie de jambes en l'air en plein milieu de l'après-midi.

Tiens ? Un stand de ramens ici ? C'est bien la première fois qu'il y en avait un dans ce petit bois. Bon d'accord, cet endroit ressemble plus à un parc boisé qu'autre chose et il est tout à fait naturel que certains commerces veulent se faire de l'argent, mais quand même. Et puis au fond pourquoi pas ? Tana avait un peu d'argent en poche, juste assez pour pouvoir se payer à manger d'ailleurs, suffit de voir les prix de ce stand et d'acheter en conséquence.

-Bonjour, un bol de ramens s'il vous plait

Aussi froid qu'était le jeune homme, il n'était pas assez stupide pour ignorer les règles de courtoisie. Comme d'habitude, le repas fut servi avec une étonnante rapidité, en fait il y avait plusieurs bacs où flottaient les principaux plats proposés ainsi que tous les ingrédients nécessaires sur le côté. Ce n'était pas de la magie mais de la technique. Et cette expérience peut être gouté dans le bol que Tana avait commandé. Lentement il mangeait son repas, frugal mais réchauffant, en savourant bien chaque gorgée du bouillon. Le bonheur est souvent présent dans les petites choses apparemment, par chance l'albinos avait assez de yens pour s'acheter un second bol, de quoi tenir plusieurs heures assis dans un endroit au chaud. Les épices et arômes titillaient ses narines hérétiques, ce qui le fit picoter un peu. Les seules odeurs auquel l'étudiant est habitué sont ceux de la sueur, des phéromones et du... Enfin voila quoi ! Dommage qu'il n'y avait personne pour partager ce moment agréable avec lui... Dommage ou peut-être tant mieux ! Les humains ne savent que blablater sans raison, ils ne profitent même pas de ce qu'il se trouve devant leurs nez crochus ! Finalement le mieux était de rester seul ! Personne ne pourrait mieux profiter de ce moment que lui.

Invité

Il... neige encore. Encore et toujours, sans discontinuer.. Telle un voile blanc immaculé, tout était recouvert, que cela soit les objets, la nature, ou les personnes un peu trop immobiles comme Miku. La collégienne était allée se promener assez tôt dans la forêt, appréciant son calme habituel et sa beauté originelle, mais elle n'était pas du genre à courir dans tous les sens, non, pas du tout. Elle se mettait plutôt dans un coin, admirant le silence et la beauté des lieux, et rêvait jusqu'à la nuit tombée, quand elle le pouvait. Car les horaires du système scolaire devaient être respectés, et la jeune fille ne pouvait pas se permettre de manquer les cours, c'était hors de question de toute façon. Si elle voulait rattraper sa grande sœur, ou tout de moins faire comme elle, il fallait que ses notes restent aussi bonnes que possible, et que le travail fournit soit continuel.

Mais aujourd'hui, le travail scolaire n'avait pas lieu d'être évoqué: jour de repos, la collégienne pouvait se laisser aller au calme et à la bien aisance. Arrivée assez tôt, elle s'était assise sur un banc et s'était laissée aspirée dans son univers à elle, très éloigné lui de la dure réalité. Tellement elle y était plongée, elle n'avait pas remarqué que la neige s'intensifiait, et qu'une fine couche blanche et froide se formait sur sa tête, ses épaules, et le reste de son corps... Ce n'est qu'après de longues qu'elle s'en rendit compte, et se décida à bouger... Non pas que cela la gênait, mais la neige aurait finit par traverser ses vêtements... Il fallait dire qu'elle était vêtue de façon chaude, mais pas suffisante face aux éléments: un pull chaud blanc, comme la neige, un pantalon blanc assez épais -il est pourtant rare qu'elle en mette- et une petite veste fine noire, qui contrastait bien avec l'ensemble. Elle s'était adaptée à l'environnement, et pouvait s'en problème se camoufler dans l'étendue blanche sans qu'on la remarque. Quoique, avec sa longue chevelure noire et ses pupilles Or, il ne serait pas si difficile de la retrouver.

Tenue pas suffisante, donc, car elle n'avait prévu ni gants, ni cache-oreilles, ni bonnet, ni collants, ni écharpe. Presque rien à vrai dire. Mais le froid n'était pas vraiment dérangeant, et elle s'en accommodait très bien. Seulement, elle ne pouvait pas se permettre de s'assoir dans la couche blanc ou de rester trop longtemps au même endroit: il en allait de sa santé.

Après une petite marche hésitante sous les flocons qui se faisaient de moins en moins nombreux, jusqu'à disparaître complètement d'ailleurs, de fines effluves se firent sentir non loin... Douces et épicées, probablement de la nourriture chaude et locale... La jeune Miku, par l'odeur alléchée, s'approcha du lieu qui dégageait ces odeurs exquises, et tomba sur un petit stand, au beau milieu de nul part. Voila qui était étrange. Elle n'avait pas son porte-monnaie (oublié dans sa chambre par précipitation), mais le plaisir de voir, de sentir était toujours là. Quelques pas vers cette installation furent fait, mais son avancée fut compromise par une branche sous la neige qui avait tout d'un piège camouflé. La collégienne chuta dans la neige, sans mal apparent... Mais apparent seulement, car son nez, rouge et endolori, n'était pas de cet avis...

"Ouh...."

Le bruit de quelqu'un qui tombe dans de la neige épaisse est facilement reconnaissable. Là, Akemi pouvait facilement deviner que la personne derrière lui venait de tomber. Une personne normale se serait retourné, curieux de savoir ce qui se passe, et aurait surement aidé la dite personne à se relever. Sauf que le lycéen albinos n'était pas une personne normale, d'ailleurs la seule chose qu'il fit fut de prendre l'un de ses écouteurs et de le mettre dans son oreille droite. Pourquoi ne pas mettre les deux ? Tout simplement parce que le garçon était d'humeur joviale et que le vendeur venait d'entamer une discussion avec lui. Rien de bien méchant, il lui demandait juste si son plat était bon et d'autres petites choses comme ça. Tana n'aimait pas vraiment ce genre de personnes mais bizarrement il ne grognait pas. Aurait-il été drogué ? Non, il s'agit juste d'un cas atteint par le bonheur simple. Vous savez, c'est quand on est heureux pour un rien comme par exemple en savourant un carré de son chocolat préféré ou d'autres trucs du genre. Devant lui il y avait un bon bol de ramen avec une soupe salée et de l'œuf, le plus classique possible, un vendeur plutôt normal et une chaleur à l'arôme de bœuf et de sauce soja, bref le bonheur à l'état pur ! Même pas besoin de musique !
Akemi en allait presque sourire, mais cela est contraire à ses habitudes. Alors il prit un peu de nourriture avec ses baguettes et le mit ensuite dans sa bouche. Ensuite il aspira bruyamment, comme le veut la tradition, un peu de soupe pour donner du gout à ce qui se trouvait dans sa bouche. Quand le vendeur lui avait prévenu qu'il était "vraiment salé", Tana pensait qu'il voulait juste le rassurer pour le gout, pas de le prévenir d'un quelconque danger. En fait, le liquide était tellement assaisonné que toute la bouche de l'étudiant était envahi par le gout. Il n'arrivait même plus à percevoir le reste, comme si ses papilles ne fonctionnaient plus. A deux reprises Tanaka voulu recracher sur le côté, mais finalement on s'y habitue et il avala sa gorgée.

-Je vous l'avais dit qu'il était salé !

-Oui... En effet

Mieux fallait donc manger calmement ce repas, chance car aujourd'hui était une journée à tuer. C'est ça les semaines de pause du patron ! On a tellement l'habitude de bosser qu'on finit par trouver le reste ennuyant. L'albinos avait une envie folle de refaire des lits à présent !
Non je plaisante, rien ne changera ce flemmard ! Si il travaille dans un hôtel crasseux, c'est juste pour pouvoir payer la dette qu'il a envers son patron, le seul homme qu'il apprécie vraiment. Pour cause, il ne prend jamais la parole pour ne rien dire, il ne se fiche pas de son entourage et traite le garçon comme son égal malgré ses yeux de démon. Un peu comme ce vendeur là... Malgré le fait que ses pupilles sont parfaitement visibles, ce type ne lui avait pas encore fait de remarques désobligeantes à son égard. Bon là on peut se dire que c'est normal puisqu'un vendeur ne ferait jamais fuir sa clientèle ! Mais là il n'avait même pas fait de grimace ou de trucs du même genre. Au contraire, ses gestes sont restés professionnels, sans aucun trouble. Voir un homme pareil mettait du baume au cœur de glace du garçon qui souriait presque.

Finalement... Peut-être qu'il existe bien plus de cas isolés qu'Akemi ne le pensait.

Invité

Avec difficulté, la jeune collégienne se releva... Son nez endolori laissa échapper lors de cette ascension logique une goute de liquide rougeâtre, qui, tombant dans l'infinie blancheur, contrastait étrangement bien... Oh, une autre... Suivie d'une autre. Telle un fleuve qui se frayait un chemin sur sa peau blanche, parfois recouverte de neige, le sang obéissait aux lois classiques de la pesanteur terrestre, allant vers le bas, attiré vers le sol, et absorbé par ce manteau tout blanc. Son nez avait heurté une autre branche, caché dans la masse neigeuse, pour sa plus grande malchance. Mais la douleur n'était plus présente déjà, elle n'avait été relativement passagère, probablement à cause du choc soudain, ou de la neige? Peut être même allait-elle se réveiller après...

En attendant, le petit orifice nasal laissait couler ce liquide chaud sans discontinuer, pas comme une fontaine, non, mais lentement, sans s'arrêter. Si bien qu'à chaque mouvement une petite goute supplémentaire rejoignit le sol avec les autres. Avec un air indifférent, la jeune collégienne extirpa un mouchoir blanc, le plia en quatre, et le posa sur son nez pour stopper l'écoulement infime mais présent. Zut, une tâche sur son pull blanc... Le sang était un liquide tenace, difficile à faire disparaître des habits... Vraiment pas agréable... Miku se releva complètement, appliquant le tissu avec attention, et se dirigea d'un pas habituel vers le stand de ramens, comme si rien ne s'était passé. Elle passa sans s'en rendre compte à côté d'Akemi qui mangeait, et se planta devant le stand, regardant les divers mets proposés, la bonne odeur difficile à sentir maintenant à cause du mouchoir blanc gênant. Les blessures superficielles étaient toujours ennuyantes... Même si elles n'étaient pas graves, il fallait que le débit sanguin soit important... A croire que Miku était vraiment fragile...

Le regard rêveur perdu devant la nourriture -le patron ne l'ayant pas vu parce qu'il avait le dos tourné-, la collégienne se demandait pourquoi elle avait oublié son porte monnaie, ou plutôt, pourquoi elle n'y avait pas pensé... Il aurait été utile, en cette.. circonstance....

*Tiens ?*

Quelqu'un venait de se placer à côté d'Akemi, étrange, surtout quand on est habitué à ce que la plupart des gens changent de trottoir en l'apercevant. C'est ça la vie au Japon ! Tout le monde se ressemble ici, donc la différence est quelque chose de mal vu. L'albinos s'était souvent demandé durant son enfance d'où pouvait provenir ces pupilles de sang, certains qui le brutalisaient à l'époque lançaient des phrases bizarres comme "Il doit avoir du sang étranger..." ou encore "Il ne vient pas de ce monde ce n'est pas possible !". Au fond il est toujours préférable de se dire qu'on vient d'un autre pays que de l'anti-chambre de l'enfer. Si tout le monde considérait cet enfant comme n'étant pas humain, alors autant l'être jusqu'au bout. C'est l'une des raisons pour laquelle Tana reste froid et insensible en permanence avec la plupart. De toute façon il ne s'en portait pas plus mal ! La vie est tellement plus simple quand on fait abstraction de ses sentiments, le temps n'est plus une contrainte mais un simple pont en bois qu'il faut traverser en admirant la bêtise de ceux qui tentent à bâtir de l'éphémère dessus. Voila la philosophie de notre étudiant, "Vivre pour mourir" était la phrase parfaite pour le décrire, lui qui passe ses journées au dépend du destin qui tire les ficèles de son corps inerte. Regardez le jour d'aujourd'hui, le voile glacé recouvrait la foret, seul point d'attache du lycéen, et un stand de nouilles chinoises stationnait dans le coin. C'est donc tout naturellement, et avec de l'argent en poche, que la marionnette se destina à s'assoir tranquillement avant de passer sa commande avec une politesse nécessaire. La journée pourrait s'arrêter là mais quand une nouvelle connaissance entre dans l'équation, le destin ne peut s'empêcher de vouloir jouer un nouvel acte de sa pièce de théâtre favorite. Faut dire que même si la vie est courte, elle n'en est pas pour autant face et vide de plaisir. A vous de la rendre divertissante !

Cette potentielle cliente aux cheveux de nuit se prénommait Kogane Miku, Akemi l'avait déjà rencontré une fois sur le toit de l'établissement de la ville il y a longtemps. Cette connaissance fait partie des rares personnes dont notre cœur de glace se souvenait encore, pour cause elle en était la seule ! En ce moment il ne l'avait pas reconnu, en même temps il ne daignait même pas jeter un regard sur le nouvel arrivant, c'est pourquoi il ne semblait pas réagir face à celle qu'il considérait comme "une personne agréable et facilement abordable". Pourtant si il la reconnait, alors c'est sans hésiter que je vous parie tout ce que vous voulez qu'il lui adressera un "salut" chaleureux à faire fondre la neige du coin. Si vous voulez jouer à ça alors ok ! Faisons juste lui faire faire un quart de tour vers elle, de façon à ce qu'il aperçoive son profil... Voila ! Maintenant il ne reste plus qu'à attendre le résultât... 3... 2... 1...

*...Qui c'est elle ?*

RAH MAIS FAIS UN EFFORT BON SANG !!! Me dites pas que Tana a oublié Miku ?! Alors qu'il en était presque tombé amoureux sur le toit ! Ce garçon est vraiment bizarre parfois...

*AH !*

Et bah voila ! Suffit d'être patient et on obtient un résultat concluant. Bon par contre mieux vaut ne pas espérer qu'il prenne la parole en premier, vu comment ses joues viennent de rougir... C'est ça le problème des peaux pâles : Ils prennent trop facilement la couleur !

Invité

Le regard perdu dans les différents mets chinois, et dans les différentes saveurs aussi, plus délicieuses les unes que les autres. Et ce n'était pas son mouchoir blanc de soie -légèrement imbibé de rouge- qui allait gêner cette perception des choses et le bon fonctionnement de son odorat, non, pas le moins du monde! L'odeur du liquide sanguin en lui-même n'était pas très agréable, mais cela ne gênait pas sa perception des saveurs. Si seulement elle avait ramené son porte monnaie... Elle se serrait offerte un petit bol, qu'elle aurait dégusté avec délice et.... plaisir. Et même un zeste de gourmandise, rien que ça. Elle n'était pas particulièrement attirée par les nouilles instantanées, mais les épices qui étaient utilisées étaient plus qu'agréables, et il fallait qu'elle prenne un bol pour en profiter bien plus...

Mais pas d'argent signifiait pas de nourriture. Enfin, ce n'était pas grave. Ah! Enfin, le vendeur semblait l'avoir vu. Mais il la regardait bizarrement. Pourquoi cela? Pourquoi la fixait-il ainsi? Elle avait quelque chose sur le visage? oh, oui, elle avait quelque chose sur le visage, c'était vrai... Rien de méchant, mais bon, c'était un peu étrange à voir. La collégienne fit une légère courbette, et jugea qu'il était bon de s'en aller maintenant, de toute façon, elle n'aurait rien sans contre-partie monétaire. En pivotant sur elle même, elle tomba nez-à-nez (ou presque, si l'on puis dire, vu la différence de taille) avec.... le jeune garçon à la chevelure blanche, Akemi! Akemi....Tanaka.. Le jeune homme aux pupilles rouges et à la chevelure blanche... Un être particulier avec qui elle se sentait bien.. Amitié? Possible, mais avec lui, pas de masque froid: un sourire presque immédiat, qui serait bien plus charmeur si elle n'avait pas ce mouchoir blanc au milieu du visage, maintenu par ses doigts fins qui sentaient peu être un peu trop le froid ambiant...

"Ho! Bonjour Akemi! Je ne m'attendais pas à te rencontrer ici..."

En fait, elle pensait le revoir plutôt dans l'établissement, mais bon, à l'extérieur c'était sans doute mieux... Avec le même sourire, la collégienne plaisanta...

"Tu es toujours aussi grand.."

Le sourire de Miku était si léger qu'il parvint à en arracher un à l'albinos. Quand les lèvres d'une personne prennent cette force, alors forcément cela veut dire qu'elle est joyeuse ! Et c'est la première fois dans la vie du lycéen qu'une humaine ressentait de la joie en le croisant, ça fait... Bizarre. "Tu es toujours aussi grand...", la façon dont elle vient de prononcer cette phrase donna encore un peu plus de couleur au garçon qui avait l'impression de recevoir un compliment. Sa peau est maintenant tellement rouge qu'on dirait une personne normale, un humain parmi d'autres qui se régalait d'un bol de nouilles salées. Quelle situation étrange non ? Le pilier de glace qui devenait humain avec la seule fille capable d'un tel prodige... On dirait un beau couple, comme le pensait le vendeur en ce moment. Mais ne dites pas n'importe quoi voyons ! Tana ne peut pas tomber si facilement sous le charme d'une telle personne, c'est insensé ! Déjà qu'il avait du mal rien pour tisser des liens d'amitié alors d'amour... N'en parlons pas. Toujours est-il que ce fameux cœur de pierre, réputé pour ne jamais paraitre ses émotions, est en train de sourire ! Bon d'accord ce n'est pas non plus un premier prix à un quelconque concours organisé par une toute aussi quelconque marque de dentifrice, mais le coin gauche de sa bouche était relevé ! C'est un bon début ! Bientôt on verra un visage rempli de bonheur, de tristesse, de joie ! Et pourquoi pas tout à la fois ?!
...Nan pas moyen.
Bref notre étudiant était content de voir son amie après si longtemps. Là il s'agissait de leur deuxième rencontre et déjà ils s'entendaient bien, ce qui est plutôt rare chez les humains. Leur première et seule rencontre date de l'été, en gros c'était il y a très très longtemps. Là on pourrait se demander comment ils ont fait pour ne pas se voir avant maintenant, pourtant la réponse est simple : l'albinos ne travaille plus qu'à l'hôtel, ce qui le contraint à diminuer fortement son temps à l'établissement. De toute façon, rien n'est pire que cet endroit. Les garçons sont tous des manchots du cervelet et les filles ne savent que blablater et rire sans raison, C'est à se demander comment une fille telle que Miku pouvait se trouver là-bas, une perle au milieu de feuilles mortes...

-Et toi tu es.... Euh... toujours aussi rouge !

Ahhh l'amour ! Elle vous fait tourner la tête, prendre vos repères et... Et attends voir ! Comment ça elle est "toujours aussi rouge" ?! Ah oui ça vient du sang qui se trouvait sur elle... Du sang ? Étrange, d'où pouvait-il venir ? La collégienne n'est surement pas du genre à faire la casse-cou donc impossible pour elle d'avoir des accidents. Pourtant elle se tenait le nez... Mais oui, le voila notre sang ! En fait elle s'est cogné le nez et comme cette région du corps est gorgé de sang, alors rien d'étonnant à la quantité de rouge qui se trouvait sur elle. Le morceau de coton qu'elle tenait rougissait de plus en plus, signe que le débit sanguin n'était pas interrompue. Il n'y avait rien de grave, mais c'est toujours problématique d'avoir ce genre d'ennuis, surtout en hiver. C'est donc en silence que Tana fouillait dans ses poches, faisant cliqueter les pièces de monnaie entres elles, pour chercher de quoi remplacer le tissu sanguin que tenait son amie. Et voila le côté travailleur qui ressort ! Sans doute une déformation professionnelle, même si elle n'est que très rarement visible à cause du je-m'en-foutisme du garçon. Miku devait surement avoir d'autres mouchoirs donc pas la peine d'en chercher pour elle... Et pourtant Akemi ne pouvait pas s'en empêcher, lui qui il y a à peine deux minutes ne s'était même pas retourné pour la personne qui avait trébuché.

-Attends, je vais te régler ça.

C'est avec un visage calme et serein que l'albinos essuya toute trace de sang du mieux qu'il put sur le visage de la jeune fille. Elle en avait surtout entre les narines et sa lèvre supérieure en fait, ce qui est logique quand on ne fait que tenir son mouchoir fermement comme elle vient de le faire. Ensuite il le lui donna le sien encore propre en lui conseillant de se moucher fortement pour faire partir tout le sang encore dans le nez, parait que ça cicatrise plus vite comme ça. Sa compagne avait encore une dernière tache sur son haut blanc, le rendu fait bizarre donc il fallait mieux l'enlever au plus vite. Malheureusement le sang est très difficile à faire partir comme ça, au minimum il fallait tremper tout le tissu dans de l'eau froide fortement salée avant de le laver. Comment Tanaka savait-il tout cela ? Simple, la plupart des clientes se font enlever leur virginité sans son hôtel donc il est courant d'avoir à enlever de telles taches sur les draps... Les hommes ne respectent plus rien de nos jours.
Sauf que le lycéen avait fait tout ça sans même attendre une réponse de Kogane, sans même s'en rendre compte. C'est la première fois de sa vie qu'il est aussi serviable comme ça, d'ailleurs ça le rendait tout chose.

-Ah... Désolé ! Je n'aurais pas dû !

Ses yeux furent tout ronds, le voila même avec un visage empli de timidité. Alors voila ce qu'est vraiment Akemi tanaka, un garçon timide et apeuré par les autres humains ? Peut-être... Mais peut-être pas, vu qu'il n'agit comme ça qu'avec cette jeune collégienne.

Invité

Toujours aussi ... rouge? De qui parlait-il? D'elle? Ses vêtements étaient entièrement blancs, à l'exception de sa veste qui elle était toute de noire constituée. Alors de quel rouge parlait-il? Quand même pas... De sa blessure? Et bien si. Akemi l'avait remarqué, et en même temps ce n'était pas très dur: il fallait dire qu'elle tenait son mouchoir devant son nez, soit en plein milieu de son visage. Alors non, ce n'était pas très dur à voir. Mais la couleur rouge qui s'immisçait peu à peu dans le tissu, elle, était plus difficile à apercevoir... Cependant il fallait aussi prendre en compte la tâche sur ses habits, les traces de sang essuyées, et ce qui allait avec. Ne chipotons pas sur ces détails...

Sans mot dire, Akemi fouilla dans ses proches, et sortit un mouchoir, qui, pensa la jeune fille, était sûrement prévu à son utilisation personnelle. Après tout, lui et elle, il ne se connaissait pas vraiment vraiment... Ne s'attendant pas à ce qui allait suivre, Miku resta.. interloquée. Saisissant son mouchoir blanc quelque rouge aux mains de la collégienne, le jeune homme s'attela à une tâche plutôt inattendue... S'occuper de la blessure de la jeune fille, mais aussi des éventuelles tâches qui pouvaient encore être présentes. Telle une statue, Miku n'avait pas bougé, jusqu'au moment où il tendit son propre mouchoir encore immaculé, en lui demandant de se moucher pour que cela aille mieux... La collégienne s'exécuta, mais avait un peu de mal à devoir rendre son mouchoir maintenant qu'il était salit par son fluide corporel.. Ses propres pommettes s'étaient légèrement rosies à cause de ce qu'avait fait Akemi, il fallait dire que c'était plutôt... inhabituel. C'était le premier homme à la toucher ainsi, de façon aussi délicate... Même le médecin de famille -celui qui s'occupait de sa mère- n'avait jamais été aussi attentionné... C'était dire...

Mais ce n'était pas trop le moment de penser à ça... Elle devait faire plein de choses, comme le remercier, chasser le rouge de ses joues, lui rendre son mouchoir... Beaucoup de choses...

"Etoo... Merci. Ça ira, ne t'en fais pas."

La collégienne rangea le mouchoir d'Akemi dans sa poche, avec un sourire..

"Je l'ai salit, alors je le laverai et te le rendrai après... D'accord?"

D'un petit geste de la main, elle se frictionna doucement le nez, encore un peu endolori même si plus aucun écoulement n'était visible. Il semblait quAkemi avait raison: Même le fait de se moucher un peu avec du suffire à stopper le saignement. Quoi qu'il en était, malgré ce petit contre temps, elle était heureuse de le revoir... Ce faisait déjà un certain moment qu'ils ne s'étaient plus vu, mais Miku n'ayant pas vraiment la notion du temps en tête, difficile pour elle de poser une date... Tout ce qu'elle savait, c'est que cela faisait longtemps, et que là, elle était heureuse de le voir... Ni plus, ni moins...

-Si tu veux

Et le voila redevenu normal avec sa voix impassible, impossible de deviner ce à quoi il pense... Impossible ? Pas vraiment, son regard était fuyant et du sang commençait à monter dans ses joues. Pendant un instant Akemi avait complètement oublié sa répulsion pour la nature humaine et sa froideur pour devenir un garçon serviable et gentil. C'est vraiment étrange, d'habitude il n'aurait jamais osé s'occuper d'un humain à ce point là de façon spontanée. Il lui fallait toujours une motivation ou des ordres pour le forcer à se bouger et ce depuis toujours. Tana devait donc considérer Miku comme une personne vraiment à part pour lui attribuer un tel traitement...
Bref, on ne va pas parler que de ça ! Déjà que le reste de ramen commençait à refroidir, il ne fallait pas le laisser là ce serait du gâchis. Aussitôt dit aussitôt fait, le lycéen prit son bol et en avala tout son contenu bruyamment pour montrer que le plat était bon, tradition oblige. Sauf que maintenant il venait d'ingurgiter son droit de rester à cette table, les vendeurs veulent toujours qu'on paye avant de s'installer. Mais par chance il restait un peu de monnaie dans sa poche, fouillons-la un peu pour examiner combien il y avait. On pouvait légèrement percevoir de petits bruits semblables à des pièces qu'on cogne entre elles. Encore un petit peu et... C'est bon ! Les voila toutes dans sa main, mais d'après le menu l'albinos ne pouvait se payer qu'un autre plat proposé. Pour lui ce n'était pas très grave, mais ce qu'il ne savait pas c'était que Kogane n'avait pas de monnaie du tout sur elle.

-J'espère que t'as de quoi manger

Et il attendit sa réponse avant de prendre sa commande. Encore une fois la coutume veut que l'on ne se serve pas avant qu'un autre vous y invite, même si là c'était aussi un peu par galanterie...

[Vraiment désolé du post médiocre... Et du temps en plus]

Invité

Après quelques minutes évasives ou la jeune collégienne avait quelque peu rêvassé, Akemi s'éloigna et reprit sa dernière activité avant qu'elle ne le perturbe: manger son bol de ramens. Activité louable, soit dit en passant, car la dégustation de ce mets théoriquement artisanal était d'un régal absolu. Peu importait la façon dont il avait été fabriqué, des assaisonnements aux ingrédients principaux, l'important, c'était le résultat, le goût! Aussi, Miku pouvait respirer et apprécier cette odeur quelles qu'en soit les circonstances, même si ces dernières lui empêchaient comme maintenant, le plaisir absolu des papilles.

Car la collégienne n'avait pas son porte-monnaie! Elle l'avait oublié à l'internat, dans sa chambre.. C'était bête, car en cas de problème, il fallait qu'elle soit capable de débourser un tant soit peu de monnaie pour se dépêtrer... Les exemples ne manquaient bien évidemment pas, et les mises en situations réelles encore moins. Mais bon, tout allait bien en ce moment présent, et le désir de dévorer à son tour, comme Akemi, un bol de ramen, était plutôt ténu... Aussi, à sa remarque, elle vint s'assoir en face de lui, et répondit doucement en se frottant les mains..

"Non, mais je n'ai pas très faim de toute façon.."

Tiens? Était-ce une idée ou une impression qu'elle se faisait? Il était soudainement redevenu comme lors de leur première rencontre... Froid et distant. Ce jeune homme semblait lunatique, un peu comme elle.. Tantôt chaleureux, tantôt expressif, tantôt de marbre. Elle l'avait déjà dit, mais elle devait se l'avouer et se le répéter à nouveau: ils avaient vraiment des points en commun... Et à eux deux, ils corroboraient le sentiment d'étrangeté qu'ils dégageaient à première vue...
Tout en se frictionnant les mains, par pur réflexe naturel d'un corps souhaitant échapper le plus possible au froid hivernal, elle murmura dans un sourire:

"Cela me fait plaisir de te voir..."

L'espace d'un instant, sa voix avait presque le ton d'un soulagement, ou d'un bonheur expressif apparemment trop grand pour être contenu... Mais l'espace d'un instant, seulement.. En revanche, son sourire n'avait pas disparut, lui..

Miku n'avait pas fait d'après ses dires... Trop tard ! La commande avait déjà été faite, un bon bol de shôyu ramens avec des boulettes de viande et de l'œuf, le bouillon étant faite avec de la sauce soja pour relever les saveurs. Le vendeur semblait satisfait de voir un client avec tant d'appétit, en temps normal on ne redemande jamais un plat tout simplement car on a plus faim. Bref c'est sans broncher que notre gars prit l'argent avant de se hâter à réaliser le souhait de son client aux cheveux de lune. Le geste précis et assuré, voila ce qui fait toute la différence ! Tana n'en avait plus que pour le cuisinier, sa concentration semblait imperturbable. C'est merveilleux de voir des hommes qui se mettent corps et âme à leur passion sans prêter attention au reste plutôt que de se retourner sur chaque anomalie existante sur Terre. A croire que si on est pas parfait alors on est bon à la poubelle. Se rendent-ils au moins compte que la perfection n'existe pas ? Suffit de gratter la fine couche qui leur sert de bouclier pour trouver une myriade de défauts dans leurs esprits.

Bref, pas besoin d'attendre plus longtemps pour se faire servir. Un bon bol fumant rempli de plein de bonnes choses, rien de mieux pour se réchauffer les entrailles en plein hiver. Les baguettes en bois étaient plongés dans le bouillon mais Akemi n'y toucha pas, préférant décaler le récipient vers Kogane. Pourquoi agissait-il de la sorte ? Elle lui avait pourtant bien dit qu'elle n'avait pas faim !

-Tu devrais gouter, c'est vraiment bon

Mouais, personnellement je trouve que la raison qu'il vient d'évoquer n'est pas très crédible pas vous ? Juste parce que c'est bon, alors il lui done tout le plat qu'il a payé de sa poche... C'est un peu gros quand on connait bien l'homme, lui qui ne fait jamais preuve de générosité d'habitude. Peut-être que la collégienne était un cas à part, mais les suppositions à tout bout de champ ne sont pas très bons pour la santé, mieux vaut donc s'en priver.

-Ça me fait plaisir à moi aussi

[Désolé, en ce moment je ne suis pas très bon]

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